Et c’est tout ?
Mais vous ne voyez pas que là, on ne peut pas aller légaliser quelque chose qui n’est pas légal ? Ce serait apporter sa caution à quelque chose qui est mauvais si on y allait. Ca fait partie de la lutte aujourd’hui ? Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que nous-mêmes on sait que quelque chose est illégal mais pourtant on est là. Non, ce n’est pas ça la logique. En tout cas au niveau de la Cstb et de la Fesyntra-Finances, ce n’est pas notre façon de voir et d’agir et cette attitude ne saurait être comparée à une politique de chaise vide.
D’aucuns estiment que les syndicalistes à la Cgtb et à la Fesyntra-Finances ne sont plus en fonction mais continuent de diriger les travailleurs. Qu’en dites-vous ?
Oui je suis à la retraite. Mais il faut faire la différence entre la profession et le syndicalisme. Le syndicaliste défend les intérêts moraux et matériels des travailleurs. Même à la retraite si ces derniers lui font confiance, il peut défendre leurs intérêts. Mais au plan professionnel, la loi dit qu’après 30 ans de service ou 55 ans d’âge, il faut aller à la retraite. C’est le pouvoir de YAYI qui fait courir ce bruit pour que certains syndicats dont les responsables incorruptibles par lui quittent la scène syndicale pour lui coller la paix. Toutes les fois que les travailleurs des finances vont m’accorder leur confiance et me confier la défense de leurs intérêts, je le ferai avec toute la force qui reste. Il n’y a pas de salaires, de privilèges à la Fesyntra-finances ; il y a l’honneur de défendre des hommes, le pays.
SG, vous aviez deux fois déjà siégé au CES, quelles sont vos impressions ?
Non le Conseil économique et social, il faut remonter à sa date de création. L’intention des pères fondateurs c’était d’avoir une boite qui réfléchisse à tout ce qui est économique, à tout ce qui est social et qu’on le reverse au Président de la République pour l’aider à prendre des décisions. Mais dans la réalité, pour ce que moi j’ai connu, les conseils qui sont donnés Dieu seul sait s’ils sont pris en compte. Puisque à chaque section, il faut qu’on nous dise par rapport à tel dossier qu’on a traité, à tel avis qu’on a donné, quel est l’avis du Président de la République.
Donc, c’est une institution budgétivore, selon vous ?
Moi je ne le qualifierais pas d’institution budgétivore. Mais je dirai que c’est une boîte de réflexion qui est sous utilisé au Bénin. Puisque ce sont les couches professionnelles qui sont là bas. Et lorsque par exemple on veut parler de l’environnement, on veut parler de l’agriculture, c’est avec des gens comme Mama N’diaye hier, des gens comme le professeur BOKO qui sont là aujourd’hui. Et lorsqu’on parle de ces choses-là sans tenir compte de leurs recommandations, vous allez me dire quoi ? En principe ce qui est dit dans la loi, c’est que ce sont les conseillers de la république qui doivent faire des recommandations au Chef de l’Etat. Au CES vous avez les associations du développement qui sont représentées, les agriculteurs, les magistrats, les sportifs, les opérateurs économiques, les artistes, les artisans en fait ce sont tous ceux-là qui sont censés connaitre les différents problèmes des couches sociales de notre pays qui se réunissent. Mais lorsque le budget vient, et qu’au moment où nous on l’analyse pour faire connaitre notre point de vue, le gouvernement a déjà fini et l’a envoyé à l’Assemblée, qu’est- ce que vous vous devenez ? Vous envoyez votre réflexion au parlement ? S’ils veulent en tenir compte ils en tiennent compte. Lorsque vous prenez les pays développés, il y a ce qu’ils appellent Sénat. Et vous verrez que ce sont les anciens, les présidents, les vieux qui viennent là et qui réfléchissent. Et ces réflexions n’ont pas de couleurs. Vous voyez même au Nigéria, si ça change, et qu’un président vient, il ne peut pas s’écarter de la ligne directrice du développement de son pays. La belle preuve, c’est ce que tout le monde a cru ici, quand Obama est venu au pouvoir aux USA. On a dit : « Ah ! Voilà un noir qui est venu au pouvoir, il va aider les pays africains. » Non ! les choses ne se passent comme cela. La fondation du développement dans les grandes lignes existe, tracée et il ne peut pas s’en écarter pour les beaux de qui que ce soit sans connaître la fronde des américains toutes tendances confondues. Donc la guerre là bas, ce n’est pas une guerre de personnes, mais c’est une guerre d’idées, de développement. Qui a les idées, émerge, et non harcelé, méprisé, contraint à l’exile. C’est de ça qu’il s’agit.
Est- ce que, selon vous, il faut changer la loi organique sur le CES ?
Non, la loi organique telle qu’elle est, le problème qui s’était posé était une augmentation du nombre pour faire intégrer d’autres couches. En principe, si l’exécutif, donne son aval, ça ne devrait pas être un problème. Parce que moi je me dis qu’au CES, ce sont ceux qui connaissent les problèmes de ceux qui souffrent qui doivent être représentés là-bas. Par exemple si on prend le problème des casques, il y a une commission. Le gouvernement avant de prendre la mesure doit s’en référer au CES pour dire : « Voyez-moi ce problème. Si je vais de cette façon, est- ce que ça ne va pas créer au plan social des remous ? » Ces conseils auraient évité ce qu’on voit. Parce que si j’aborde ce problème avec vous, moi je me dis que notre régime ne va que chercher des problèmes qui ont été mal réglés par le PRPB. Sinon, un décret de 1972, de la fin du régime du Président Maga du Conseil Présidentiel, c’est ça que le gouvernement va exhumer et nous dit que ce décret a été réhabilité par un arrêté interministériel en mars 2006, fin du régime de KEREKOU donc avant même Avril 2006. Et c’est ce décret qu’on fait publier en 2014, sans savoir qu’en 1972 il n’y avait pas de zémidjan, ni autant de motos mais des BBCT, VESPA. Les motos, on pouvait même les compter du bout des doigts avec les étudiants « No moto, no amour ». C’est-à-dire que si tu veux conquérir le cœur d‘une femme il fallait avoir une moto. C’était comme ça que les choses se déroulaient. Et sur quelle voie, les voies n’étaient pas ce qu’elles sont aujourd’hui. Mais comment aujourd’hui, on exhume ce décret, sans prendre certaines dispositions. Vous avez si pitié de moi que vous voulez que je porte de casque. Oui j’en conviens c’est bien. Avec la population de 1972, il faut féliciter le PRPB qui a créé des transports urbains. Vous n’avez jamais entendu parler des STPA, Trans Ouémé, Sotramo, ainsi de suite ? Aujourd’hui en 2014, les voies telles qu’elles sont, l’indiscipline des usagers règne créant des embouteillages et des accidents. Absence de rails et mieux, quand on veut faire une nouvelle voie, qui prévoit les pistes cyclables ? C’est à cela qu’il fallait réfléchir ou carrément subventionner les casques. On est au moins un million, à Cotonou et Abomey- Calavi, selon notre dernier recensement. Et je prends au bas prix 5000f pour un casque, vous voyez combien ça fait : 5milliards. Ces 5milliards-là, ça va servir à quel investissement ? Qui a réfléchi à ça ? Vous allez voir quand les stocks vont finir les gens seront encore fatigués car l’éducation des usagers de la route au Bénin pose un problème. Et vous avez vu toutes les variétés de casques qu’il y a. Lorsqu’on prend les patriotes c’est- à dire ceux qui veulent réfléchir à la sécurité, ils verront que c’est le chômage qui a créé ça. Lorsque vous regardez parmi les zémidjan, vous verrez qu’il y a plein de diplômés, qui ont fait deux ans ou trois ans à l’Université. Il y a des gens qui ont fait six ans voire sept ans mais qui sont en train de faire zémidjan. C’est le chômage qui a créé ça. Donc, la résolution de ce problème passe par la sécurité alimentaire, la sécurité de l’emploi. Donc, si on sécurise l’emploi, on reprend les rails, on développe les transports communs, c’est sûr qu’il y aurait moins d’accidents. Parce qu’il y a des gens qui ne connaissent même pas le code. Mais vous ne voyez pas comment ils conduisent ? Tous ceux qui font accident ce ne sont pas des gens qui n’ont pas de casques. Ou bien à défaut c’est qu’on peut faire recours à ces policiers qui sont sortis la dernière fois. Pourquoi ne restent-ils pas aux carrefours ? Lorsque les gens font excès de vitesse on les verbalise. Donc le problème est beaucoup plus de mon point de vue un problème d’éducation de ces motocyclistes venus de la campagne parce qu’ils n’ont plus à faire là-bas.