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II- SITUATION POLITIQUE ACTUELLE
Mesdames et Messieurs, si on interroge n’importe quel citoyen en dehors du petit clan autour du Président Talon, il vous dira que notre peuple n’a jamais connu un tel pouvoir depuis des années. Tant la misère et les souffrances sont grandes. Et tous les jours, on promet au peuple que cela ira mieux demain, dans quelques mois etc.
Depuis son avènement au pouvoir en avril 2016, le Régime de Talon soumet notre peuple et de façon déterminée à une politique à double action : l’accroissement de l’empire financier de Talon et compagnie, l’instauration d’une dictature autocratique et de type césarien qui garantisse la pérennité de cet empire financier.
Toutes les actions tant au niveau exécutif, législatif que judiciaire tendent vers ces seuls objectifs.
Passons en revue quelques-unes :

A- La fausse lutte contre la corruption.
On parle beaucoup ces temps derniers de la détermination du pouvoir de Talon contre la corruption. Lui-même dans son dernier message à la nation affirme poursuivre cette lutte « sans état d’âme ». On situe dans ce cadre la mise en prison de Metongnon Laurent et ses co-accusés dans l’affaire dite de la CNSS, on cite les affaires de la SONEB, les affaires de CAIA et j’en passe. Des citoyens naïfs et de bonne foi, vu le fléau que représente pour le Bénin la corruption se disent « oui c’est bien ! Talon est déterminé même si c’est son père il s’en fout ». La lutte contre la corruption, tel un serpent de mer est agité par tous les régimes qui se veulent se faire attirer quelque sympathie au sein des masses populaires. Des colloques ont été organisés sur le sujet et des organismes créés à cet effet FONAC- ANLC etc.
Tout cela malheureusement n’est que du bluff. Et pourquoi ? Voici les raisons :
1°- On appelle corruption tout « comportement pénalement répréhensible par lequel une personne ( le corrompu) sollicite , agrée ou accepte un don, une offre ou une promesse, des présents ou des avantages quelconques en vue d’accomplir, de retarder ou d’omettre d’accomplir un acte entrant d’une façon directe ou indirecte dans le cadre de ses fonctions. L’infraction a une double portée puisqu’elle recouvre l’existence d’un corrupteur et d’un corrompu. L’on distingue la corruption active qui est le fait du corrupteur et la corruption passive qui est le fait du corrompu… En matière de corruption publique le Code pénal vise trois types de personnes : celles dépositaires de l’autorité publique : forces de l’ordre, militaires, préfets ; celles chargées d’une mission de service public : administrateurs de biens publics à divers niveaux, mandataires ou personnel judiciaire ; celles investies d’un mandat électif public : parlementaires, élus locaux… »
Il apparaît que la corruption comme l’action pour un agent public de se faire acheter pour faire agir les services publics dans l’intérêt de l’acheteur, généralement une personne privée, sans oublier l’utilisation du bien à des fins personnelles, concerne avant tout des agents publics. Le corrupteur est généralement une personne privée.
2°-Or, il est constant que Talon n’a dû sa fortune qu’en se subornant (en achetant) tout l’appareil politique et administratif depuis au moins le pouvoir de Soglo jusqu’au pouvoir du président YAYI Boni. En position de corrupteur, il s’est enrichi par la corruption d’Etat en s’achetant les faveurs et passe-droits des agents publics.
Il a bâti sa fortune sur la corruption.
Aujourd’hui au pouvoir, il combine les deux positions de corrupteur et de corrompu ; ce qui s’appelle conflit d’intérêts. Qui est la forme extrême de corruption. Les exemples abondent dans ce sens : l’achat illégal et anti-constitutionnel d’un domaine appartenant à l’Etat. Il a imposé des prises en main de services et entreprises publiques par sa seule décision en conseil de ministres : PVI, ATRAL etc.
Le régime de Talon baigne dans la corruption qu’il sue par tous ses pores : achat massif de députés au parlement dénoncé publiquement par la doyenne d’âge du Parlement, Rosine Vieira Soglo.. Jusque-là aucune enquête n’est diligentée sur la question.
Les arrestations et actions d’éclat (arrestation de Mètongnon, notamment, poursuite contre Atao) que le régime déclare rentrant dans le cadre de la lutte contre la corruption ne sont que des règlements de compte politique pour se débarrasser de personnes opposées à ses objectifs. Il s’agit donc d’une fausse lutte contre la corruption. Le caractère sélectif de cette lutte contre la lutte en situe le caractère mensonger. Les gros scandales ayant fait l’objet d’audits et convenus sont laissés de côté dès lors que les auteurs se retrouvent dans la soumission et l’amitié du chef de l’Etat.
B-L’extension de l’empire financier du Chef de l’Etat et son clan.
Depuis son avènement au pouvoir, le Président Talon est tendu sur un seul objectif : élargir son empire financier. La remise sur pied du PVI, ATRAL, tous les contrats de gré à gré dans maints domaines : tels MORPHO- SAFRAN, etc. les liquidations et privatisations réalisés ou en vue sous divers noms : affermage, mandat de gestion, gestion déléguée, concession etc. tous, visent à un objectif : accroître l’empire financier du Chef de l’Etat. Et pour cela il faut éliminer tous concurrents réels ou potentiels. Les Ajavon sont mis aux abois, les Rodriguez ont plié bagage, les Fagbohoun ont quitté le champ public… S’enrichir à tous prix, en ruinant le patrimoine public, ligoter le peuple par des clauses de cahiers de charge aliénant dont la dénonciation entrainerait des pertes énormes pour l’Etat béninois tel est le scénario en cours actuellement. L’on dit aussi que dans la constitution de cet empire financier, il a la contribution active du Président Ouattara de Côte d’Ivoire (qui serait actionnaire dans maintes entreprises privatisées ou de contrats de gré à gré) et les rumeurs affirment que le Bénin deviendrait par cette alliance Talon- Ouattara une sous-colonie de la Côte d’Ivoire. Des jours à venir nous préciseront les choses.
Je dis et déclare au nom du peuple béninois, que ces multiples actes de conflits d’intérêts, par lesquels Talon à la fois homme d’affaires et chef d’Etat, lie le peuple par des contrats léonins en sa faveur, sont nuls et de nul effet à l’avenir. On ne saurait être juge et partie. Notre peuple est en droit de reprendre sans préjudice pour les générations futures, la propriété pleine et entière de ses biens aujourd’hui injustement confisqués par un pouvoir qui n’a aucun état d’âme face au bien public.

 C-L’instauration d’une dictature de type fasciste.

Ce qui se passe aujourd’hui au Bénin est d’une gravité extrême. Tous les citoyens honnêtes doivent en avoir conscience sous peine d’inconscience. Des citoyens probes arrêtés ou poursuivis sous accusation de corruption, des radios brouillées avec la complicité de la HAAC, des députés interdits de parole au Parlement, et en cours la violation de la Constitution par refus de mise en œuvre d’une décision de la Cour Constitutionnelle pourtant déclarée sans « recours » etc. ; la mise en avant d’une loi portant charte des partis politiques où il est disposé que pour créer un parti, il faut l’autorisation d’une institution présidentielle, réunir au moins cinquante membres par commune ; le retrait des droits syndicaux et du droit de grève aux travailleurs. Tout ceci en violation de la Constitution actuelle qui prône le « multipartisme intégral ». Des personnes comme Abraham Zinzindohoué, passé avec armes et bagages à Talon, s’y affairent avec l’animation bruyante du Président de l’Assemblée nationale, Adrien Houngbédji. Le pouvoir de Talon tente méthodiquement d’imposer une dictature de type fasciste. Et pourquoi faire ? Enchaîner le peuple, l’embastiller pour la floraison des affaires de Talon et pour cela, il faut détruire les organisations porte-voix du peuple comme le Parti Communiste du Bénin,
Après son échec à imposer une Constitution autocratique qui liquide tous les acquis de la semi-révolution de 1990, il a mis en ordre de bataille contre le peuple l’Assemblée devenue un machin en ses mains avec un « Bloc pour la majorité Parlementaire » acquis au doigt et à l’œil de Talon. Il s’est formé dans notre pays une coalition la plus réactionnaire, la plus anti-peuple jamais réalisée dans notre pays depuis 1960. Objectif : mettre sous les fers toutes libertés démocratiques. Les têtes de pont de cette Coalition qui prend le peuple désormais en otage sont connues : Talon, Houngbédji Adrien et Amoussou Bruno. Si l’alliance de Houngbédji avec Talon dans l’instauration de la dictature fasciste ne peut surprendre tout observateur averti de la vie politique béninoise, par contre celle d’Amoussou Bruno (qui a mis par-dessus bord les convictions social-démocrates proclamées) a quelque peu de quoi surprendre. Qu’est ce qui lie si tant Talon à ces personnes si ce n’est les affaires, oui l’argent qui fait la folie de tous et ceci au mépris des intérêts supérieurs du pays ?
Le pouvoir de Talon apparaît comme celui d’un groupe qui défend avec rage leurs affaires, leur capital, celui du capital financier. D’où la violence de ce pouvoir, son caractère va-t-en guerre, prêt à jeter le pays dans une aventure guerrière aux conséquences incalculables. Le pouvoir de la Rupture est le plus réactionnaire qu’ait connu notre pays depuis 1990.
Mesdames et messieurs, à la suite de la Conférence de presse du Président Nicéphore Soglo, des questions touchant au choix de Talon au lieu de Zinsou ont été soulevées et des journaux à ordre sont allés jusqu’à faire dire au président Soglo ce qu’il n’a pas dit à ce sujet.
Les éléments du peuple et même des amis de notre Parti, face à la catastrophe que représente pour le pays le régime de Talon, posent le problème de savoir si on n’avait pas mal choisi aux présidentielles de 2016. Mais le peuple ne résoud que des problèmes à lui posés à un moment donné. On ne retourne pas le temps qui est irréversible. On ne juge pas une époque avec le regard d’une autre époque. A chaque problème posé sa solution.
Le Parti Communiste du Bénin réaffirme solennellement que, avec ses conseils, le peuple béninois a accompli un acte héroïque de souveraineté en mars 2016 en rejetant la candidature de Lionel Zinsou qui n’a pas hésité en ce moment-là à déclarer que « l’Afrique appartient à l’Europe » et que la « FrançAfrique comme le néocolonialisme sont des mythes ». Que le régime de Talon soit le pire que notre pays ait connu depuis 1990, j’en conviens aussi. Mais c’est un autre problème auquel le peuple doit faire face et vaincre. Car nul ne peut nous dire aujourd’hui ce qu’aurait été un gouvernement dirigé par le néo-colon Zinsou.

Mesdames et messieurs,
Face au grand danger qui guette notre pays du fait de la politique de ruine, d’accaparement et de destruction des libertés démocratiques, le Parti Communiste du Bénin a appelé et œuvré pour la mise sur pied du Front pour le Sursaut Patriotique( FSP). Face à une Coalition la plus réactionnaire jamais mise en place depuis 1960, existe désormais le Front Patriotique le plus vaste connu depuis 1960 dans notre pays. Toutes les forces saines de notre pays s’y retrouvent. Les objectifs de ce Front sont clairs : « 1°- Se battre ensemble pour la préservation des acquis démocratiques contre toute atteinte aux libertés fondamentales et toutes velléités de restauration de l’autocratie ; 2°-Se battre pour la préservation du patrimoine national, contre tout accaparement par les dignitaires du pouvoir, toute désarticulation de la Fonction publique avec ses corollaires : privatisations, externalisations, licenciements massifs ; 3°-Lutter activement pour éradiquer l’impunité, et pour la transparence dans la gestion du bien public ; 4°- Se battre contre le pouvoir autocratique de Patrice Talon pour sa politique d’atteintes graves aux libertés démocratiques, de mafia, d’accaparement du patrimoine national à des fins personnelles ;5°- Œuvrer pour le rassemblement de toutes les forces politiques et sociales pour la tenue des Etats Généraux du Peuple en vue d’un pouvoir patriotique et de probité. »
C’est le lieu de saluer le travail combien colossal qu’abattent les camarades du FSP face aux manœuvres et intrigues du pouvoir de Talon. Je salue leur travail de mobilisation contre le retour des poursuites et détention politique et la libération de Laurent Mètongnon. Je salue les députés de la minorité qui se battent dans un milieu tout à fait hostile et en butte à tous les chantages. Je rassure tous nos alliés que le PCB agit toujours avec loyauté et sans procès d’intention et qu’ensemble nous sauverons la patrie.
Ace propos mesdames et messieurs, autant toutes les tentatives d’étouffer la révolution et les aspirations populaires ont échoué, autant les actions du pouvoir actuel sont vouées d’avance à l’échec. La jeunesse en Afrique et ici au Bénin sait désormais qu’elle n’a plus autre alternative que de se battre chez soi pour la solution des problèmes qui l’assaillent. Elle ne veut plus de dictateur.. La jeunesse d’Afrique sous domination française dit Non au franc CFA, veut l’instauration de l’instruction dans nos langues, le retrait des troupes étrangères sur son sol, la dignité de nos pays. L’éthique politique et la démocratie ont fait des progrès au point de consacrer définitivement le droit des peuples à l’insurrection « au pouvoir de la rue » contre tout pouvoir dictatorial. Cas au Burkina Faso, en Tunisie et à côté de nous au Togo. A cet effet, le peuple togolais frère dont je salue la bravoure, nous en donne l’exemple.
Peuple béninois tu as vaincu le pouvoir militaire de Kérékou-PRPB, tu as toutes les ressources pour vaincre pouvoir dictatorial de type fasciste de Talon-Houngbédji-Amoussou Bruno.
En avant pour la réunion des Etats Généraux du Peuple, en vue d’un Gouvernement patriotique et de probité !
En célébrant le quarantième anniversaire de la fondation de notre patrie, nous ne pouvons manquer de souligner que notre existence est due à la Grande Révolution bolchévique d’octobre 1917 qui fête cette année son centenaire. Notre existence, malgré tous les obstacles, est due comme souligné plus haut à la vivacité de la théorie de Marx, Engels, Lénine, Staline. A qui nous disons « Gloire immortelle !»
J’appelle solennellement les ouvriers, les paysans et artisans pauvres, les intellectuels patriotes, les jeunes à nous rejoindre, à intégrer massivement le Parti communiste du Bénin, le parti du patriotisme, d’intégrité et de probité ; leur parti qui a prouvé tout au long de ces quarante ans d’existence la fidélité sans faille à leurs intérêts.
A l’orée de la nouvelle année qui va naître, l’année 2018, j’adresse ici au Peuple, mes chers concitoyennes et concitoyens, mes vœux les plus ardents de bonheur et de santé pour tous.
Je vous souhaite surtout de la détermination pour vaincre les forces du mal, réunir les Etats Généraux du Peuple afin de faire de notre pays, en cette nouvelle année, un pays émancipé, indépendant et prospère.
Alors que vive le marxisme-léninisme !
Vive l’internationalisme prolétarien !
Heureuse Année 2018 !
Je vous remercie.

Cotonou, le 30 Décembre 2017.

Philippe NOUDJENOUME
Premier Secrétaire du parti Communiste du Bénin
Président de la Convention patriotique des Forces de Gauche

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