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I- Les Grands Jalons de la vie du Parti Communiste du Bénin.
A- Les prémisses de la création du Parti Communiste au Bénin
1°- Les premières prémisses d’où découle le reste est l’état de la société béninoise :
Le premier repère d’où découle la nécessité de la création du PCB est la conquête de l’actuel territoire du Bénin par la France. Le Dahomey est resté sous dépendance coloniale avec le mode de gestion dit pacte colonial jusqu’en 1960. Mais avec les indépendances formelles, le système colonial est maintenu avec le maintien du pacte colonial. Le pacte colonial porte les éléments suivants : imposition de la langue française- l’instruction est calquée sur celle de la France et fait de notre école, une école française au Bénin- imposition d’une monnaie confisquée au Trésor français appelée Franc des Colonies d’Afrique (CFA) masquée en Franc de la Communauté Financière d’Afrique et qui vient de fêter les 70 ans de sa création le 26 décembre- appropriation par la France de tous les leviers de production béninois- appropriation par l’ancienne puissance coloniale de toutes les ressources tant agricoles que minières de nos pays africains,-imposition de leur exportation à l’état brut vers la France avec interdiction de leur transformation sur place en terre africaine. Tous les secteurs stratégiques de production appartiennent aux monopoles français à l’exclusion des nationaux béninois dont les plus importants économiquement se limitent dans la sphère de l’export-import.
Le Bénin, notre pays est et demeure depuis 1960, une néocolonie dépendante étroitement de la France. De cette dépendance résulte une arriération notable de notre pays et de ses hommes qui végètent dans la misère, l’ignorance et l’inculture un pays de capitalisme arriéré et dépendant. Les hommes de notre pays souffrent à la fois du capitalisme et du peu de développement de ce même capitalisme. Ce qui détermine le caractère de la révolution appelée à se réaliser au Bénin ». Voilà la réalité qu’il faut changer. Voilà qui détermine le contenu de la révolution à intervenir dans notre pays. Que faire et par où commencer ?
2°- L’existence des organisations populistes et la question de la création du Parti de la classe ouvrière.
Les groupes communistes qui régentaient les mouvements populistes de jeunes et de travailleurs cachaient la théorie aux masses. Tous parlaient de révolution. C’étaient les organisations telles l’UGEED, le FACEEN, le RAJEMO, la JUB, la LNJP etc. ainsi que les syndicats de travailleurs. Sous leurs directions le mouvement démocratique et anti-impérialiste connut son apogée vers la fin des années 60. Mais un anti-impérialisme sans le support d’un parti d’avant-garde ! Voilà qui explique le phénomène de la pseudo-révolution instauré par les militaires sous la conduite de Mathieu Kérékou en 1972.
Pour l’ensemble le mouvement répugnait à la création d’un parti. Pourquoi ? Parce que la petite bourgeoisie a peur du pouvoir et laissait le cham libre aux partis et aux hommes de la haute bourgeoisie. Les travailleurs et la, jeunesse en lutte n’avaient pas leur parti qui puisse les conduire pour le pouvoir à leur profit.
3° Luttes pour la création du Parti
Il est revenu à Pascal Fantodji de prendre les devants des luttes idéologiques pour la création du parti de la classe ouvrière. Il en a fait des critiques fermes et sans concession. Et ce depuis 1971 à son retour en France pour effectuer sa thèse en mathématique. Certains des protagonistes de cette ligne face à nos critiques, ont fait preuve d’esprit de compréhension. D’autres par contre s’en tiennent encore à leurs récriminations sans voir les dangers qui assaillent au peuple
La lutte contre ce que nous appelé les « populistes » et les socialistes de la chaire couvrit une période allant de 1972 à 1975. Elle fut marquée par deux événements majeurs : la dissolution des organisations démocratiques de masses et notamment la JUD par le pouvoir du GMR-Kérékou le 18 Avril 1974 et le mot d’ordre lancé par les Responsables aux organisations dissoutes de « se considérer comme sans père ni mère », les événements de juin 1975 suite à l’assassinat crapuleux de Michel AÏKPE et les arrestations arbitraires qui s’en sont suivies. Désormais, l’autocratie de Kérékou était instaurée consacrant l’échec des formes d’organisations existantes jusqu’alors et rendant plus qu’indispensable la création d’un Parti communiste.
B- La création du Parti Communiste du Dahomey.
Elle s’effectua en deux manches : la première c’est la création de l’Union des Communistes du Dahomey (UCD) et la deuxième c’est la fondation du Parti Communiste
La première fut la réunion dans la région parisienne en Juillet 1976, du petit groupe de personnes en une Conférence politique constitutive autour du document élaboré par Pascal Fantodji « Rassembler les marxistes-léninistes du pays pour créer le Parti et unir le peuple ». Tous les cercles existants ont été joints rapidement avec la décision de fonder le plus tôt possible le parti de la classe ouvrière. Cette Conférence rassemblait un certain nombre de responsables de cercles qui prêtèrent serment de procéder à cette création et adoptèrent les textes fondamentaux dont un appel. C’est la création de l’Union des Communistes du Dahomey.
Quatorze mois plus tard, le travail de rassemblement des communistes était assez avancé pour que fût fondé le Parti Communiste du Dahomey le 31 décembre 1977.
Pourquoi avoir créé le PCB, « La réponse simple et claire est la suivante : C’est pour faire la révolution au Bénin pour la conquête du pouvoir par les travailleurs et les peuples. Et cette révolution appelée dans notre société à l’étape actuelle, n’est nullement socialiste, elle est à l’étape actuelle, une révolution bourgeoise anti-impérialiste, une Révolution Nationale Démocratique, Populaire, Anti-impérialiste (RNDPA). «Notre objectif à cette étape c’est la levée des entraves pour le développement accéléré du capitalisme dans notre pays et son industrialisation rapide pour l’amélioration du sort des populations ».
C’est à cette tâche que s’est attelé et s’attèle le Parti Communiste du Bénin qui a traversé maintes péripéties et ce sur plusieurs périodes
C- Les Grands jalons de la vie du Parti
1°-De 1977 à 1990 : Période de stricte clandestinité et d’état de parti de classe:
Cette période fut marquée par les événements marquants suivants : -Dès août 1976, répression de jeunes communistes arrêtés suite à la réédition de la Conférence politique de l’UCD au Togo. Répression d’étudiants et d’enseignants de l’Université nationale du Bénin pour fait de grève et manifestations contre l’arbitraire du régime de Kérékou, évasions spectaculaires de détenus de la prison civile de Porto-Novo et du Camp Guézo en 1984, répression de mouvements étudiants et paysans en 1985, martyr en 1985 : ATCHAKA Parfait- Mais surtout arrestation massive de communistes et de démocrates révolutionnaires suite au mouvement de 1985 et leur embastillement dans les geôles de Parakou et Ségbana, 1988, assassinat de Rémy AKPOKPO GLELE par les nervis de Kérékou, luttes victorieuses de masses en 1988-89 avec de nombreux martyrs : Luc TOGBADJA, Maurice DANSOU et Sègla KPOMASSI.
Conduite, en alliance avec des démocrates sous l’appellation de « Convention du peuple », du mouvement populaire de l’année 1989 et Direction de l’insurrection populaire du 11 décembre 1989 ayant abouti au renversement de l’autocratie de Mathieu Kérékou et l’instauration du régime de semi-libertés dit du Renouveau démocratique.
Complot de l’impérialisme français et de la haute bourgeoisie (soutenue par la contre-révolution mondiale) pour arrêter la révolution à travers la « Conférence Nationale des Forces Vives de février 1990 », que nous avons dénoncée comme marché de dupes parce que ls conditions et les acteurs de proue de cette messe ne permettaient pas le pouvoir aux mains du peuple et la garantie durable des libertés et la lyutte contre l’impunité
Cette période fut aussi marquée par la mise sur pied des grandes organisations de masses notamment la CSTB créé au 1er Congrès ordinaire du Parti au Nigeria en 1982 et de la Convention du Peuple en novembre 1988.
2°- Période de légalité 1990- à nos jours. Etat de parti de masse.
Cette période fut inaugurée par l’assassinat de Kpomassi Sègla et Dansou Maurice en 1990 et marquée surtout par
- La répression judiciaire avec des arrestations et détention de communistes tels que Dr Agossou-Voyemè Augustin, Ahossi Emile, Gandonou Albert, l’assassinat de Orou Gbéa Sianin dans la prison à Kandi etc. répression par des méthodes arbitraires administratives : interdiction d’accès au mass média publics, notamment à l’ORTB- privation de droits même légaux comme celui de la juste représentation dans les instances comme le CES, exclusion des communistes des droits pourtant reconnus aux autres, répression dans les amphis etc. et enfin répression moins voyante mais non moins dure par l’argent dans l’accès aux organes privés, exclusion des joutes électorales par la fraude et l’argent etc.
Mais cette période fut marquée spécialement par l’extension de l’influence politique du Parti sur les masses pour l’union du peuple autour du Parti.
- création d’une organisation de matérialistes militants d’alliance avec les intellectuels traditionnels au sein de l’INIREF
- Déploiement constant d’une politique d’alliance ou de front avec les autres forces politiques ou classes sociales lorsque l’intérêt du pays l’exige. Alliance PCB-RB en 1995 lorsque le danger de retour de l’autocratie avec Kérékou et Houngbédji Adrien se faisait sentir, FDD, Convention patriotique des Forces de Gauche, Front de Refus du Bénin Waxala, FSP actuellement.
Le Parti œuvre à faire éviter au pays et au peuple béninois de grands dangers qui compromettraient son avenir. Il en est ainsi par exemple du combat du Parti contre la menace de recolonisation incarné par la candidature de Lionel Zinsou. J’y reviendrai.
Le Parti a, aussi avec sa contribution active, évité au peuple le piège de la constitution autocratique tissé par Talon qu’il voulait faire passer par voie parlementaire en avril 2017.
Au plan des relations extérieures, le Parti Communiste du Bénin entretient des relations avec des partis communistes, avec des partis et organisations anti-impérialistes à travers le monde et participe à de nombreuses associations et forums anti-impérialistes, patriotiques à travers le continent et le monde.
Au cours de sa vie, le PCB a traversé de grands dangers. Par plusieurs fois les ennemis ont annoncé sa mort mais ils sont les premiers à constater avec effroi que tel le Phénix il renaît et grandit.
Ainsi, le Parti avec ses membres du haut de ses quarante années d’existence, est debout, robuste de la tête aux pieds, poursuivant à travers des voies sinueuses et escarpées des montagnes, sa mission : faire prendre conscience aux exploités et opprimés de leur état d’exploités par la propagande, l’agitation et l’organisation afin de les amener à assurer leur auto-émancipation par la révolution. Comment le Parti a-t-il pu traverser ses multiples embûches et obstacles, ces multiples complots de la contre-révolution mondiale ?
Comme nous l’avions déjà dit « Les raisons de cet état de chose : c’est l’application de manière créatrice de la théorie du marxisme et du léninisme a société béninoise, objet d’attention et d’études constantes pour en suivre les évolutions successives.
Voilà d’où vient la force du PCB : Faire ses analyses sur la base d’une théorie des classes, sur les mouvements de ces classes en ayant en vue toujours et de tout temps les intérêts de notre peuple, des travailleurs et de la jeunesse.
Et pour que les choses aillent mieux et aillent bien, il faut que vous, les travailleurs et le peuple vous ayez le pouvoir. Et comme le pouvoir ne se donne pas, comme le pouvoir s’arrache, les travailleurs et le peuple doivent arracher le pouvoir des mains des exploiteurs, des apatrides qui ruinent le pays. » (Cf. 38ème anniversaire du Parti). Cette question est d’actualité devant l’instauration d’un pouvoir de type fasciste par le gouvernement de Patrice Talon.