Au terme d’un processus électoral calamiteux, Joseph GNONNONFOUN et Robert DOSSOU, respectivement Président de la CENA et de la Cour Constitutionnelle proclament YAYI BONI élu Président au premier tour avec plus de 53 % des suffrages. Ces résultats sont dits provisoires et seront sans doute confirmés par le sieur Dossou. L’indignation est générale. Quelle ignominie, quelle imposture ?
Le processus fut émaillé de multiples irrégularités et incongruités inadmissibles :
- La LEPI était tronquée et truquée : des centaines de milliers de citoyens n’étaient pas pris en compte et le nombre d’électeurs est inconnu jusqu’à la veille de l’élection
- Des villages fictifs étaient créés pendant que d’autres villages réellement existants étaient occultés ;
- Des effectifs de certaines localités étaient gonflés pendant que d’autres étaient minorés ;
- La liste des bureaux de vote est restée inconnue et des personnes inscrites dans une localité se retrouvent positionnées à des dizaines de kilomètres de leur lieu d’enregistrement ;
- Lors de la distribution des cartes, des personnes régulièrement inscrites ne trouvaient pas leurs cartes pendant que d’autres en avaient plusieurs.
Les timides tentatives de correction de dernières minutes et autres appels à un troisième report ont été vains et l’invalidation arbitraire de la candidature du candidat de la Démocratie Révolutionnaire complétait le triste tableau de la fraude en marche.
Tous les indicateurs étaient au vert pour confirmer et convaincre les derniers crédules qu’on ne peut pas faire confiance à YAYI BONI pour organiser des élections transparentes et crédibles. Le candidat de la Démocratie Révolutionnaire en tira les conséquences et appela à boycotter ce qui ne pouvait être qu’une mascarade, les dés étant pipés. Curieusement les candidats de la haute bourgeoisie non au pouvoir qui réclamaient un report de l’élection jusqu’au 9 mars 2011, appellent les électeurs à aller massivement voter le 13 mars entretenant ainsi l’illusion de pouvoir battre YAI BONI sur le terrain de la fraude électorale.
Le déroulement de l’élection fut un gigantesque cafouillage organisé principalement en faveur de YAYI BONI.
- Des électeurs détenteurs de cartes multiples et autres bourrages d’urnes.
- Des ruptures de bulletins de vote pouvant aller jusqu’à trois heures d’attente. comme au Camp Ghézo un bureau de vote de 350 votants pourvu de 50 bulletins de vote
- la distribution des bulletins pré-tamponnés à des électeurs contre la somme de 5.000 à 10.000 francs par endroits
- des cantines de bulletins de vote non scellées et livrées hors délais à la CENA
- le jour de l’élection et pour influencer les électeurs, YAYI BONI demande publiquement pardon aux milliers de citoyens qu’il a privés de leur droit de vote, ajoutant ainsi une dose de cynisme à la fraude organisée.
Ainsi le hold-up annoncé a eu lieu. Mais il est évident qu’un Président déclaré élu dans ces conditions est nécessairement illégitime et illégal. La proclamation de YAYI BONI comme Président élu est inacceptable et constitue une imposture, une insulte à l’intelligence du peuple béninois qui devra relever ce défi. N’en déplaise aux observateurs internationaux qui n’observent rien et s’autorisent à distribuer des satisfécits et donner leur bénédiction aux mascarades électorales notamment en Afrique. Les démocrates doivent opposer une résistance résolue à cette imposture.
Voilà pourquoi le Comité Culturel pour la Démocratie au Bénin (CCDB) soutient et adhère à l’appel de Philippe NOUDJENOUME 1er Secrétaire du Parti Communiste du Bénin (PCB) et candidat aux élections présidentielles 2011 quand il déclare «J’appelle toutes les forces politiques, sociales, économiques, religieuses, militaires attachées à la démocratie, à la dignité du pays et à la paix et au développement réel de notre pays à s’unir dans le combat pour sauver la patrie mise en danger par le fait d’un pouvoir aussi entêté dans le crime que celui de YAYI Boni. J’appelle en particulier les dirigeants des partis politiques de l’Opposition (UN et ABT, et les autres candidats à ces élections présidentielles), à organiser par tous les moyens la résistance. »
Le CCDB déclare qu’aucune Constitution, aucune Loi n’est au dessus de la souveraineté du peuple et réaffirme sa conviction qu’à l’instar des peuples Tunisien et Egyptien, le peuple béninois saura réunir les conditions pour dire « YAYI BONI DEGAGE » et instaurer une nouvelle gouvernance de ses affaires.
Paris le 25 mars 2011
La Direction du CCDB