Vous êtes ici : Accueil Informations CSTB Actions et activités du CCDB Rapport du bureau exécutif sur l'AG du 6 février 2011.
Face à une telle situation et comme nous l’avons indiqué au cours de notre dernière AG d’octobre 2010, les travailleurs et les masses populaires du Bénin ont pris leurs responsabilités à savoir, chasser Bony Yayi du pouvoir et mettre en place le pouvoir des travailleurs et ce par voie insurrectionnelle. Depuis des mois, les luttes dans divers secteurs d’activité n’ont pas connu de répit notamment aux finances et dans le secteur de la santé où même le pouvoir a intenté un procès contre les travailleurs. Dans une adresse aux travailleurs, à la jeunesse et au peuple intitulée « quelle voie démocratique pour chasser Bony Yayi du pouvoir » , le Parti Communiste du Bénin a démontré que la voie électorale n’est pas la seule démocratique, qu’avec les élections on n’est pas sûr de faire partir Boni, que le soulèvement populaire est démocratique et légal et enfin que le soulèvement populaire ne met pas un terme à la démocratie, mais la renforce. Sans aller plus loin, nous affirmons que l’actualité fraiche d’aujourd’hui donne non seulement raison au Parti Communiste du Bénin sur la voie insurrectionnelle de prise de pouvoir mais valide définitivement cette voie permettant ainsi au peuple de par le monde de congédier un dirigeant de l’acabit de Yayi Boni qui se considère comme un dieu, envoyé au Bénin pour sauver le pays en méprisant les revendications des travailleurs. Face au monde, la Tunisie vient avec élégance de réaliser cet exploit ouvrant ainsi la voie aux peuples exploités qui hésitent encore.
C’est dans ce contexte que contre toute attente, le samedi 08 janvier 2011, Yayi fait publier deux décrets fixant l’un le premier tour des élections présidentielles au 27 février 2011, et l’autre, les élections législatives au 17 avril 2011. En rapprochant les dattes des élections présidentielles comme il l’a fait et en fixant aussitôt les législatives après les présidentielles le Président Yayi Bonyi prépare le terrain pour le contrôle total des prochaines institutions du pays à commencer par le parlement.
Depuis la mise en œuvre à partir de 2009 par le gouvernement de la loi N°2005-14 du 28 juillet 2005 portant règle générale pour les élections présidentielles au Bénin et en rapport avec l’établissement d’une LEPI ( Liste Electorale Permanente Informatisée), des contestations des populations ainsi que des acteurs politiques ont été enregistrées en raison de ce que selon l’ODHP (l’Organisation Pour la Défense des Droits de l’Homme et des Peuples), sa réalisation ne répond ni aux normes méthodologiques en la matière, ni aux exigences techniques.
La première phase s’est soldée par une grande incohérence et des doutes sur la fiabilité des résultats ; la deuxième phase, celle du recensement porte à porte est venue enfoncer les inquiétudes exprimées. Au niveau des chiffres on assiste ça et là à des inflations. Les résultats obtenus sont si incohérents que les observateurs de l’ONU ont corroboré les doutes sur le travail fait. La phase de l’enregistrement biométrique a été organisée avec des kits constamment en panne, des données perdues et autre. A toutes les étapes, c’est des centaines de milliers de personnes qui n’ont pas pu s’inscrire et les protestations ne cessent de grandir. A ceux-là, il faut ajouter les milliers de personnes qui, pour une raison ou une autre (affectation) ont changé de domicile entre les trois phases, de même que les milliers de personnes qui se sont fait inscrire et qui ne retrouvent plus leur trace dans la base des données. L’ODHP en conclue qu’avec cette LEPI, c’est plus d’un million de personnes qui sont privées du droit de vote dans un pays de 4000.000 d’électeurs potentiels.
C’est là un scandale politique, mais, le faire de façon consciente et planifiée, c’est dangereux et alarmant.
Mais finalement, il a été admis que des corrections soient apportées là où il y a eu des ratés. Une commission d’enquête de l’ODHP dépêchée sur le terrain le samedi 29 et le dimanche 30 dernier à Cotonou donne ceci.
1- Sur le terrain et partout où nos équipes sont passées, seuls ceux qui ont leur carte de ménage, ont fait l’enregistrement porte à porte, ont leur récépissé et dont les noms se trouvent dans la base de données sont autorisés à faire l’enregistrement biométrique. Les autres, l’écrasante majorité, sont invités à s’inscrire dans un cahier déposé négligemment quelque part dans la cour et à retourner chez eux et de revenir.
2- Les autorités locales interpelées nous ont dit que d’après la CPS/LEPI, les noms inscrits dans les cahiers ne serons pas pris en compte et d’exprimer leur indignation d’avoir été abusées par la CPS/LEPI. De façon précise, elles nous ont confié qu’à la mairie de Cotonou le jeudi 27 janvier, Bako Nassirou, le Président de la CPS/LEPI, répondant aux inquiétudes des élus locaux aurait déclaré que le vote n’est pas obligatoire et que ceux qui voulaient voter sont déjà inscrits, et qu’ils ne prendront effectivement en compte que ceux qui ont leur carte de ménage, ont fait l’enregistrement porte à porte, ont leur récépissé et dont les noms se trouvent dans la base de données.
Avec ce que nous venons de voir, nous pouvons dire d’ores et déjà cher(e)s ami(e)s, cher(e)s camarades que les carottes sont cuites. Yayi a pris toutes les dispositions pour gagner par la fraude et sur papier les élections avant le scrutin. C’est ce qu’on appelle un hold-up électoral et c’est inadmissible. C’est la raison pour laquelle le peuple doit être vigilant pour prendre ses responsabilités à tout moment.
Dans cette course pour les élections présidentielles, nous saluons la candidature de Philippe NOUDJENOUME aux côtés des autres composantes de la démocratie révolutionnaire.