LE GOUVERNEMENT ET LE FMI

Par Xavier

(Lu dans le Crepuscule du matin no 39)

La rencontre entre le Chef de l’Etat et les Secrétaires Généraux des Centrales Syndicales le 12 mars a ramené encore au grand jour les relations entre le gouvernement et le FMI. En effet dans le relevé des décisions à l’issue de cette rencontre, on lit ce qui suit : "Au sujet des défalcations de 2012, en raison de ce que les enseignants ont rattrapé les temps de grève en sacrifiant leurs congés, le Chef de l’Etat a instruit le Ministre de l’Economie et des Financeshttp://savingswave-a.akamaihd.net/items/it/img/arrow-10x10.png pour en évaluer le coût et proposer les conditions de leur restitution au titre de compensation en tenant compte de la nécessité du respect du cadre macro-économique retenu avec la Mission du Fonds Monétaire International (FMI) lors de la dernière revue."

Ainsi donc en clair, la satisfaction d’une revendication reconnue légitime, en occurrence la restitution de défalcations illégales de 2012, est subordonnée au respect du plafond des dépenses retenu avec le FMI. L’irresponsabilité d’un pouvoir souverain apparait verte, déshonorante.

Mais, au-delà de cet aspect il y a lieu de souligner que la rigueur du FMI est à géométrie variable. En effet, on ne connait pas le montant total de ces défalcations à restituer. Mais, est-ce que les pillages et gaspillages par le pouvoir de Boni YAYI qui se font au vu et au su de tous sont également subordonnés à la « nécessité du respect du cadre macro-économique retenu avec le FMI » ? Les milliards engloutis et pillés à l’occasion des projets de construction du siège du Parlement, de la Centrale électrique de Maria-Gléta, de l’acquisition des machines agricoles, de l’élaboration de la LEPI truquée etc.…tiennent-ils compte du respect du cadre macro-économique négocié avec le FMI ?

Le FMI est évoqué et soulevé comme une épée de Damoclès lorsqu’il s’agit des mesures en faveur des travailleurs. Mais lorsque le Chef de l’Etat se permet de dire que l’on peut raser le siège du Parlement, où plus de 14 milliards de francs sont déjà engloutis, pas de référence au FMI. On imagine déjà ce que dira le pouvoir à propos du bénéfice des 25% d’augmentation des points d’indice au profit des enseignants.

Le FMI admet, autorise, couvre le pillage des ressources au profit des dirigeants. Mais, il interdit, bloque le minimum pour l’amélioration des conditions de vie, de survie des travailleurs et de la jeunesse. L’argument de Boni YAYI contre la restitution maintenant même des défalcations de 12 est donc irresponsable, fallacieux, inacceptable.

Qui a dit que FMI signifie Fonds de Misère Instantanée pour les travailleurs. ?

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