Les syndicats burkinabè soutiennent la lutte des travailleurs béninois
(Fasozine 31/03/14)
Bassolman BAZIE, SG du collectif CGT-B (RTB).
Le collectif syndical CGT-B (Confédération générale des travailleurs du Burkina Faso) soutient les travailleurs béninois dans leur bras-de-fer contre le gouvernement béninois, pour de meilleures conditions de vie. Constatant des similitudes entre l’attitude du pouvoir béninois et celle de nombre de gouvernements africain, le collectif CGT-B condamne avec fermeté la répression qu’abattent les autorités béninoises sur les travailleurs et exige du pouvoir de Yayi Boni la satisfaction de la plate de lutte des organisations syndicales du Benin, dans cette déclaration parvenue à notre rédaction.
«Depuis janvier 2013, les travailleurs du Benin sont en lutte autour de revendications visant l’amélioration de leurs conditions de vie. Depuis début mars 2014, ils mènent une grève de 72 heures par semaine renouvelable par tacite reconduction. Comment en sont-ils arrivés là?
Le vendredi 27 décembre 2013, les travailleurs du Bénin entament à la Bourse du Travail de Cotonou, une marche pacifique autorisée par la mairie de Cotonou destinée à dénoncer les dérives du pouvoir Yayi BONI et exiger le respect des libertés démocratiques, la sécurité, la protection des personnes et des biens et l’annulation pure et simple des concours frauduleux organisés au Ministère de l’Economie et des Finances. Les forces de l’ordre qui avaient encerclé la Bourse du Travail les réprime violemment, faisant une vingtaine de blessés.
La réponse du pouvoir à cette lutte depuis lors alterne répression et manœuvres dilatoires avec des coupures de salaires, des discussions creuses et des menaces. Ainsi, de nombreuses séances de négociations ont consacré de profonds désaccords entre les deux parties. La prétendue mesure de décrispation annoncée par le Chef de l’Etat le vendredi 28 février 2014 consistant en une restitution des défalcations de 2012 uniquement ne pouvaient satisfaire les responsables syndicaux et les travailleurs qui ont naturellement décidé de poursuivre la lutte autour d’une plate-forme constituée des sept points ci-après:
«1. La restitution des défalcations arbitraires sur salaires pour fait de grève licite ;
2. Le respect scrupuleux et la jouissance sans entraves des libertés démocratiques et syndicales ;
3. Le relèvement de leurs fonctions de Messieurs AZANDE Placide, Préfet du département de l’Atlantique-Littoral ; AGOSSADOU Pierre : Commissaire Central de la ville de Cotonou, auteur de la barbarie du 27 décembre 2013 conformément à l’article 19 de la Constitution du Benin du 11 décembre 1990 ;
4. La garantie de la sécurité à tous les citoyens, surtout aux responsables syndicaux, aux magistrats, aux responsables de toutes les organisations de la société civile, des partis politiques et des opérateurs économiques qui ne partagent pas les mêmes points de vue que le pouvoir ;
5. L’annulation pure et simple des concours frauduleux organisés par le Ministère de la Fonction Publique au profit du Ministère de l’Economie et des Finances les 28 juillet et 25 août 2012.
6. Le payement aux agents de l’Etat y compris les enseignants des 25% d’augmentation décidés en 2011 ;
7. Le relèvement du SMIG à hauteur de 60 000 F CFA au moins par mois dans le secteur privé et parapublic».
Cette attitude du pouvoir de Yayi BONI face aux préoccupations des travailleurs est conforme à celle de la plupart des dirigeants africains qui se préoccupent plus de se maintenir au pouvoir, au besoin en tripatouillant les constitutions, que de résoudre les problèmes des populations. En effet, en valets locaux de l’impérialisme, ces dirigeants cherchent par tous les moyens à faire payer les conséquences de la crise des systèmes capitaliste impérialiste et néocolonial par la classe ouvrière et les peuples.
C’est ce sinistre rôle que joue au Burkina Faso le pouvoir COMPAORE qui s’entête à vouloir réviser la constitution, à mettre en place un Sénat au moment où les populations sont confrontées à la vie chère, au chômage des jeunes, à la corruption, aux atteintes aux libertés.
Face à la situation qui prévaut au Benin, le Collectif Syndical CGT-B qui suit avec une grande attention l’évolution de cette situation au Benin:
Vive la lutte des travailleurs du Benin !
Vive le Collectif Syndical CGT-B !
Vive la solidarité internationale !
Ouagadougou, le 20 mars 2014
Ont signé :
CGT-B |
SYNATEB |
SYNATEL |
Bassolma BAZIE Secrétaire Général |
Tahirou TRAORE Secrétaire Général |
Souleymane SO Secrétaire Général |
SYNATIC |
SATB |
SYNTAS |
Justin COULIBALY Secrétaire Général |
Séini KOANDA Secrétaire Général |
Victor Sansan HIEN Secrétaire Général |