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COMMUNIQUE
AU SUJET DE LA NEGATION DES HORREURS DE LA MAL-GOUVERNANCE DE M.KEREKOU
QUE S’OUVRE LE PROCES SUR SES 29 ANS DE POUVOIR !
Depuis l’annonce du décès du vieil autocrate, les HOUDOU Ali qui avaient échoué dans leurs tentatives de faire immortaliser Mathieu KEREKOU de son vivant, pensent, sans aucune décence, utiliser l’émotion que soulève toute mort d’homme pour arracher, à travers la compassion, les éloges et lauriers posthumes à l’homme politique, Mathieu KEREKOU. Des citoyens, des plus hautes personnalités jusqu’aux simples hommes de la rue sont sollicités, démarchés pour rendre hommage. Pire, au lieu de se taire face aux évocations des crimes politiques et économiques qui ont jalonné les 29 ans (sur les 55 ans depuis l’indépendance) de son exercice du pouvoir au Bénin, ces négationnistes se mettent à lancer des accusations contre les masses et le PCB. Face à cette attitude immorale de défense du bourreau contre la victime, du déprédateur contre le peuple, le PCB tient par le présent communiqué à préciser les points ci-après.
1-L’histoire du Bénin ne commence pas en 1990 et l’action politique de Mathieu KEREKOU à la tête de notre pays ne se situe pas seulement après 1990. Il a exercé le pouvoir suprême de 1972 à 1989, de 1990 à 1991 et de 1996 à 2006. Toute appréciation conforme à la méthode historique de l’acteur politique doit prendre en compte chacune et l’ensemble de ces périodes. Toute appréciation qui passe sous silence une des périodes et notamment celle de 1972 à 1989 est par conséquent erronée et à la limite prête à suspicion légitime de fraude.
2-L’appréciation de l’action politique d’un homme se base sur sa contribution militante et déterminée à une cause déterminante de l’évolution positive de son peuple. Ainsi, une personne contrainte par les événements d’adhérer à une cause dont il avait sauvagement réprimé auparavant les acteurs et défenseurs ne peut en être considérée le "père" après le triomphe de cette cause. Le faire et le clamer à tout vent, c’est de l’escroquerie.
Sur la base de ces deux considérations, le message de Philippe NOUDJENOUME, Premier secrétaire du PCB et Président de la Convention Patriotique des Forces de Gauche en date du 15 octobre 2015 constitue la juste et correcte appréciation. Effectivement, « Mathieu KEREKOU, c’est la morale du crime, du mensonge, de la duplicité et de l’imposture ». On ne peut juger autrement un président qui n’a pas hésité de décider d’exposer son peuple aux radiations des déchets toxiques et nucléaires avec le projet en 1988 d’importation et d’enfouissement sur le sol national de tels déchets.
Devant la défense maladroite de KEREKOU, ses défenseurs passent sous silence la période de 1972 à 1989 pour parler de ses actions à partir de 1990, examinons son rôle dans la tenue de la Conférence nationale et l’avènement de la démocratie.
a- De la Conférence nationale
En 1989, Mathieu KEREKOU a tout fait pour contrer l’avènement des libertés et de la véritable démocratie : radiation de grévistes de la fonction publique, assassinat de Luc TOGBADJA, organisation des élections présidentielles frauduleuses en juin 1989 où les NON ont été transformés en OUI pour se proclamer président élu ! Si Mathieu KEREKOU n’a pas réprimé de façon plus sanglante, c’est parce que l’armée l’avait également lâché. En 1988 et 1989, le pouvoir a fait état de trois coups d’Etat : celui de jeunes officiers, celui avec le général Kouyami, celui avec son propre aide de camp, Abdourahmane et son chef de la police politique, Fousséni Gomina. Dans ces conditions, toute résistance armée contre le peuple en lutte et organisé dans toutes ses couches équivalait pour lui à un suicide. KEREKOU convoqua la conférence nationale. Mais comment ?
Face à la rébellion de la société civile béninoise qui risquait d’emporter et KEREKOU et tout le système de domination française, François MITTERRAND, alors Président de la République française intervint directement à la veille de la réunion conjointe du CC/PRPB-Gouvernement des 6 et 7 décembre 1989. Il donna des directives explicites par l’intermédiaire de l’ambassadeur de France au Bénin, Guy AZAÏS, pour l’organisation de la Conférence nationale afin de sauver le système de pillage et d’impunité en place. Les documents donnant ces directives sont dans le domaine public. C’est donc de l’escroquerie que de proclamer que KEREKOU est l’initiateur de la Conférence nationale. Il agissait en véritable pion de l’impérialisme français et contraint par les événements pour conserver son pouvoir et le système de pillage et d’impunité. Il est tout à fait faux de dire que Mathieu KEREKOU est le père de la démocratie au Bénin.
Contraint de quitter le pouvoir après les élections de 1991, Mathieu KEREKOU fit du chantage pour arracher une immunité personnelle des crimes politiques et économiques commis. Les conditions même de la signature de cette immunité par Nicéphore SOGLO alors sur un lit de malade et dans le coma demeurent floues, dans la logique des pires complots. C’est ainsi que notre "grand homme" s’est caché derrière une immunité pour ne pas répondre, contrairement à son marabout malien, Cissé, de ses crimes devant la justice de son pays !
b- De son pouvoir de 1996 à 2006
Revenu à la faveur de cette immunité au pouvoir en 1996 sous la houlette de la Françafrique, il se révéla un des pires falsificateurs de la démocratie. De nombreux crimes de sangs jamais élucidés jusqu’à ce jour ont jalonné son pouvoir : assassinat crapuleux des inspecteurs de police TOSSOU et KOUNDE, assassinat des juges DOSSOU-YOVO et de COOVI . Les mouvements des travailleurs et des jeunes étaient réprimés. Les élections ont été une parodie avec la mise sous tutelle de la CENA et de la Cour Constitutionnelle. Les présidentielles de 2001 étaient si cocasses dans la forfaiture que pour la première fois SOGLO et HOUNGBEDJI arrivés second et troisième au premier tour des élections ont refusé de cautionner la mascarade et ont appelé au boycott.
Sur le plan économique, c’était le pillage systématique des ressources et finances publiques avec de nombreux scandales : affaires BETA pour piller les entreprises publiques, affaire SONACOP ou l’entreprise a été rachetée avec les propres sous de l’entreprise, affaire HAMANI, affaire Titan qui a plombé Bénin Télécom jusqu’à ce jour, etc. Les biens publics sont livrés à ses fils et filleuls, comme l’escorte des véhicules d’occasion arrachée à la douane avec le projet Défi-emploi Jeunes. Le bilan était si catastrophique que son pion et successeur Boni YAYI a déclaré n’avoir trouvé après son départ que 200 millions de francs cfa dans les caisses du Trésor.
Du reste, pour un dirigeant qui a fait 29 ans sur les 55 ans après notre indépendance, dont 10 sur les 25 ans sous le Renouveau, son œuvre devrait être mesurée par l’état du pays que tout le monde sait en déliquescence avancée. Mathieu KEREKOU incarne l’impunité instaurée sous le Renouveau, l’instrumentalisation de la Cour Constitutionnelle et des institutions d’Etat au profit des intérêts occultes et personnels.
A la fin de son deuxième mandat, les faits attestent que Mathieu KEREKOU ne voulait pas quitter le pouvoir. Il a tenté de réviser la constitution à cet effet et a mis des obstacles au processus électoral pour finalement introduire Boni YAYI. Il a toujours soutenu ce dernier contre le peuple. En témoignent la caution donnée au hold-up électoral de 2011 et sa présence à l’investiture de Boni YAYI 2 pendant que le pays était mis sous état de siège.
Mathieu KEREKOU agit toujours en tant qu’agent des ennemis du peuple. Il ne peut servir de modèle pour la jeunesse et l’avenir. Au contraire ! Sa place véritable se trouve dans le musée des horreurs.
Ces faits sont incontestables et seuls des bénéficiaires du régime de KEREKOU et du Renouveau peuvent défendre le tyran. Mais le peuple a de la mémoire et le Parti communiste est fier de défendre cette mémoire. Il n’agit pas parce qu’il comporte dans ses rangs de nombreuses victimes des crimes de Mathieu KEREKOU. Le PCB est bien connu pour sa défense conséquente des intérêts du peuple. Contre la barbarie du régime sanguinaire où ses mouchards indicateurs envoyaient dans les camps de torture des élèves, étudiants et des citoyens, tout démocrate doit saluer les actions de défense et de représailles populaire contre ces mouchards. Les actions de représailles contre ces mouchards n’ont été observées en légitime défense qu’à partir de 1979, après la répression sauvage des travailleurs et des jeunes en 1974 à Abomey, en 1975 à Abomey et Cotonou, en 1979 contre les étudiants à Abomey Calavi. Que les Ali HOUDOU, chef des escadrons des jeunes mouchards de l’OJRB, MRS et MRU,etc. accusent le PCB d’être l’auteur de ces représailles populaires, constitue un aveu de la complicité de Ali HOUDOU dans les massacres commis par Mathieu KEREKOU.
Dans tous les pays qui ont subi des dictatures sanglantes, les événements ont fini par imposer des procès publics devant les tribunaux sur les périodes de la dictature. Cela se voit en Argentine, au Chili, au Brésil, au Portugal, au Burkina Faso.
Que s’ouvre donc au Bénin le procès public devant les tribunaux sur les 29 ans de pouvoir de KEREKOU !
Cotonou, le 21 octobre 2015
Le Parti Communiste du Bénin