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FRONT DE REFUS DU BENIN WAXALA
Allocution d’ouverture
Par le Professeur Philippe NOUDJENOUME
Mesdames, messieurs, chers concitoyennes et concitoyens
Au nom du Comité préparatoire, je vous remercie d’avoir répondu massivement à notre appel.
En effet, l’heure est grave. Le Bénin traverse un moment difficile et délicat de son histoire. De quelque côté que l’on soit, que l’on soit de la mouvance ou de l’opposition, de la classe politique dirigeante ou non, que l’on s’annonce candidat à la prochaine élection présidentielle ou non, le consensus est réalisé sur le fait que le Bénin notre chère patrie, est déjà plongé dans le « waxala », c’est-à-dire dans le scénario catastrophe. Tous les indicateurs sociaux sont au rouge.
Décadence économique : Vente des secteurs vitaux de l’économie nationale à l’étranger ; destruction systématique de tout le tissu économique par une gestion crapuleuse à l’image du port, de Bénin-Télécoms Sa, etc. Le scandaleux contrat de concession des rails à Bolloré- qui restera sûrement l’un des plus lourds passifs du pouvoir de YAYI Boni- atteste du désastre économique et de la perte totale des valeurs où notre pays est plongé.
Au plan social :misère généralisée, concours frauduleux à répétition avec des auteurs jamais punis ; hier si un Garba YAYA auteur de la fraude massive de 2012 a été promu et s’est désormais couvert d’immunité à l’Assemblée nationale, pourquoi aujourd’hui un Aboubakar YAYA n’en ferait-il pas de même ? Conséquence : chômage généralisé de la jeunesse,fermeture de l’université aux enfants des pauvres etc. ; combien de mortssilencieux (de faim et de maladies bénignes) n’enregistre-t-on du fait de la politique ruineuse des gouvernants ? Développement exacerbé du régionalisme et de l’ethnocentrisme. Le virus de la division a fait son entrée partout jusques-y compris dans les maisons.
Faillite éducative : les écoles sans maîtres et sans infrastructures au primaire avec des groupes scolaires à six classes mais ne disposant que d’un ou de deux maîtres ; au secondaire : 85% des enseignants sont vacataires ; au supérieur, des amphis de 4000 étudiants et au surplus l’exclusion des bacheliers du droit d’entrer à l’université ; ce qui ne se fait nulle par dans la sphère francophone.
Déchéance morale : tous les ressorts pour un effort libérateur sont cassés dans la jeunesse.« A quoi bon travailler puisque de toutes les façons seuls les bien nés roulent carrosse, réussissent même s’ils sont paresseux et fainéants,etc. ».Toute l’administration notamment financière est actuellement remplie de ces agents ignares et insolents, recrutés à la pelle à des concours truqués. De la sorte, toute la jeunesse est démotivée. Et en place il ne reste que la morale du moindre effort, la morale de l’argent facile, de l’argent mal acquis que l’on distribue insolemment à l’occasion des opérations électorales à un peuple affamé à dessein, bestialisé à souhait.
Au plan politique, l’impunité règne en maître.Nous avons à faire à un groupe au pouvoir qui se croit détenteur du titre foncier sur le Bénin, arriviste, arrogant qui s’engraisse d’autant plus que le peuple plonge davantage dans la misère. Les crimes économiques et de sang sont impunis ; toutes les institutions de la République ont perdu toute crédibilité.La Cour Constitutionnelle, clé de voûte du système avec les tripatouillages incessants de la Constitutionmontre que celle-ci aux mains de la Cour HOLO est morte. L’entrée en scène des hommes d’affaires (Talon et Ajavon) jusque-là « télécommandes secrètes » comme candidats à la prochaine élection présidentielle révèle la faillite de la classe politique.
Tous ces paramètres révèlentau grand jour la fin du système né de la Conférence nationale d’il y a 25 ans. Oui notre système politique est fini ; Il est au bout du rouleau ; autre chose est appelée. Sur ce point aussi le consensus est désormais réalisé que le renouveau démocratique a fini son parcours.
Dans ces conditions, rien de bon pour le peuple ne sortira des prochaines élections présidentielles; aucun homme en dehors du peuple rassemblé ne peut sauver le pays de la catastrophe qui s’annonce. Le scénario catastrophe, le scénario « waxala » est là.
La seule manière d’éviter cette catastrophe, c’est la réunion des Etats Généraux du peuple pour refonder les règles de notre vivre ensemble et pour une nouvelle gouvernance qui tourne le dos aux errements actuels du Renouveau Démocratique.
Béninoises, Béninois, chers compatriotes !
Vous saurez illustrer, par vos témoignages poignants, les affres du Waxala. Et je pense que vous conviendrez avec nous qu’il importe de prendre ici et dès maintenant et courageusement- les mesures urgentes et conséquentes- qu’exige la gravité de la situation politique, sociale, économique et culturelle actuelle de notre pays.
Toi qui as dans ta tête l’Esprit pays, toi qui veux que notre Chère patrie le Bénin prenne la voie de la prospérité, du développement rapide, accéléré et harmonieux, de la fraternité retrouvée entre tous ses fils sans distinction d’origine et de région, gage de la paix ; toi qui veux l’instruction gratuite, l’emploi pour tes enfants, nous t’invitons à notre audace: la seule qui vaille aujourd’hui : la création du Front de refus du Bénin- Waxala.
Oui à un Bénin debout, uni et confiant en lui-même !
Vive le Front de Refus du Bénin Waxala !
Vive le Bénin.
Cotonou, le 29 Octobre 2015.