CONVENTION PATRIOTIQUE DES FORCES DE GAUCHE (CPFG)
PCB, CDP, PSD-Bélier, CSTB, FESYNTRA-Finances, UNSEB, UNAPEEB, ANADEC, ODHP, CCUMAB, CPCM, MFLPP
Tél : 98 33 29 88/ 90 91 41 97

DECLARATION
UN DIALOGUE NATIONAL, POUR QUOI FAIRE ?

Le 13 décembre 2014, dans le Communiqué du Conseil Extraordinaire des ministres, le gouvernement déclare : « S’agissant de la poursuite des concertations pour l’organisation du dialogue, le ministre chargé des relations avec les institutions a présenté les dispositions prises en vue de l’organisation du dialogue entre la mouvance et l’opposition.

Il a rappelé qu’il a mis en place un Comité préparatoire composé des principaux responsables des différentes tendances politiques. Le Comité a pour tâche essentielle de définir un cadre de concertation qui permettra de réaliser les conditions pour mener un dialogue politique global, équilibré et approfondi sur des sujets d’intérêt national dont prioritairement l’organisation des élections municipales, communales et locales avant les législatives. Si les différents calendriers le permettent, la première rencontre du Comité est prévue pour le 16 décembre 2014 ». Effectivement, le 16 décembre, le gouvernement a convoqué une réunion pour un Comité technique préparatoire et l’on se demande quel serait bien le contenu d’un "dialogue politique global…sur des sujets d’intérêt national" (sic) aujourd’hui avec Boni YAYI ?
Depuis 2013, le problème du dialogue est posé par différents protagonistes et partis de la haute bourgeoisie non au pouvoir. Alors que les partis de l’Union fait la Nation voulaient un dialogue exclusif sans le pouvoir de YAYI Boni, le PRD voulait un dialogue inclusif, c'est-à-dire avec YAYI Boni ; de leurs côtés, certains réclamaient des Assisses nationales, une sorte de Conférence Nationale bis. Pendant ce temps, accroché à sa LEPI fantôme sans laquelle on ne peut organiser aucune élection au Bénin d’après la Cour HOLO, YAYI fonçait tête baissée vers des élections frauduleuses ou une impasse électorale voulue par lui pour s’éterniser au pouvoir. La vigilance de notre peuple lui fait voir que son entreprise va être difficile.
Depuis son arrivée au pouvoir, YAYI BONI n’a jamais organisé d’élections crédibles. Les tribulations du Cos-LEPI qui n’en finit plus depuis plusieurs mois de promettre une liste prête, indiquent que les élections, si elles se tenaient avec la LEPI, seraient encore plus chaotiques que ce qu’on a connu jusque là. Un dialogue sur ce sujet ne donnera rien de bon pour le peuple. C’est dire que l’on ne sortira pas de l’impasse et de la crise politique, institutionnelle, sociale, morale dans laquelle YAYI a plongé le pays.
Aujourd’hui que le peuple s’est éveillé, YAYI Boni invite à un dialogue qui lui permettrait de faire baisser la vigilance populaire. Le peuple béninois aujourd’hui est debout et sait que le pouvoir de YAYI Boni est le plus corrompu que le pays ait jamais connu avec des scandales qui n’en finissent pas (Icc-Services, siège de l’Assemblée Nationale, Turbine de Maria-Gléta, etc). YAYI Boni a détruit l’Administration Béninoise par une gestion clientéliste et régionaliste puante. YAYI Boni a terni l’image du Bénin à l’extérieur avec une diplomatie de génuflexion et d’avilissement qui fait honte aux Béninois. Il a détruit l’Ecole, les maigres filières de production, et systématisé le chômage de la jeunesse ; YAYI Boni a transformé les organes d’information de l’Etat et notamment l’ORTB en sa propriété privée et avilit toute la presse nationale.
Tous ces maux sont l’aboutissement logique d’un système de mal gouvernance que subit le peuple depuis 25 ans. Avec le pouvoir exclusif de nomination à tous les postes de gestion du bien public, il était loisible aux dirigeants de placer qui ils veulent à la place qu’ils veulent afin de piller, de brader impunément les ressources du pays. Boni YAYI a usé de ce système dont il a hérité pour puiser à la louche ce qui se faisait à la cuillère. Au-delà d’un homme, c’est donc à tout un système qu’il faut mettre fin.
Voilà pourquoi, si YAYI Boni veut et peut encore rendre un service au Bénin, s’il pense qu’il peut encore être utile à quelque chose, c’est de partir tout de suite afin d’abréger les souffrances du peuple béninois en lui faisant grâce du reste du mandat présidentiel qu’il a usurpé avec sa LEPI frauduleuse.
Si alors, dialogue il doit y avoir aujourd’hui, il ne peut porter que sur les conditions d’un départ immédiat de YAYI du pouvoir en vue de l’instauration d’une nouvelle gouvernance qui rompe avec celle actuelle de corruption, d’irresponsabilité, et surtout d’impunité généralisée imposée à notre peuple depuis 25 ans.
Cotonou, le 19 décembre 2014
La Coordination de la Convention Patriotique des Forces de Gauche

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