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CONFEDERATION SYNDICALE DES TRAVAILLEURS DU BENIN (CSTB)
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Compte rendu de la première journée de la session ordinaire de la commission de négociations Gouvernement/Centrales et Confédérations Syndicales
La première session de la Commission de concertations et de Négociations Gouvernement/Centrales et Confédérations Syndicales est ouverte ce vendredi 11 septembre 2020 à l'INFOSEC à Cotonou.
Toutes les délégations statutaires tant du côté des syndicats que du Gouvernement étaient présentes. Celle de la CSTB était conduite par le SG KASSA Mampo Nagnini à l'instar des autres confédérations et centrales syndicales.celle du Gouvernement était conduite par le Ministre d'Etat, Abdoulaye BIO TCHANE, Président de la Commission.
A l'ouverture de la session, le Président de la commission a fait une introduction liminaire où il a dit, en substance, que c'est la COVID-19 qui a retardé la tenue de la session et que tout allait bien dans le monde des travailleurs. Il ajoute que le gouvernement déploie beaucoup de moyens et fait assez d'efforts. Il a annoncé l'ordre du jour retenu par le Gouvernement et qui a été envoyé aux Confédérations à travers des lettres d' invitation. Ses points se présentent comme suit:
1-Point de la préparation de la rentrée scolaire et académique 2020-2021,
2-Niveau de satisfaction des doléances des travailleurs,
3-Questions relatives à l'évaluation des enseignants,
4-Avancement des Agents de l'Etat et paiement de leurs arriérés salariaux,
5-Questions diverses.
Après le discours liminaire d'ouverture du Président, il a demandé s'il y a des SG qui voudraient intervenir sur sa déclaration liminaire et sur l'ordre du jour.
Seul le SG KASSA Mampo, de la CSTB a pris la parole du côté syndical pour dire la position de sa confédération sur l'introduction liminaire du président et sur l'ordre du jour.
Dans son intervention, le SG/CSTB a montré à l'exact opposé de la déclaration du Président en montrant que les travailleurs souffrent beaucoup et que depuis l'arrivée du pouvoir de la rupture, aucune revendication sérieuse des travailleurs n'a connu de satisfaction. Les rencontres de négociations sont devenues des séances du dilatoire sur fond de lecture expliquée qui ne donnent rien.Les libertés sont dans les fers. Des responsables syndicaux sont arbitrairement emprisonnés (Laurent MÈTONGNON et Édouard ADEGOKE,...) et d'autres , poursuivis (Adolphe OUSSOU) ou arbitrairement radiés de la fonction publique pour leur opinion (Patrice TREKPO) et les 305 enseignants ACE 2008 pour avoir refusé de se soumettre à l'arbitraire évaluation-diagnostic fabriquée par le gouvernement. Le SG a aussi rappelé que beaucoup de travailleurs végètent dans la précarité. Presque la totalité des agents de l'Etat et ceux du privé sont tenaillés par la faim du fait des traitements salariaux dérisoires largement en deçà du coût de la vie très élevé dans notre pays qui, pourtant, selon le gouvernement, est passé du rang de pays pauvre à un pays à revenu intermédiaire. C'est pour tout cela que, a dit le SG/CSTB, la CSTB avait répondu au courrier du ministre de la fonction publique qui a demandé à son organisation de lui faire parvenir quelques revendications dont elle aurait souhaité que la commission discute au cours de cette session . Il a rappelé que dans sa réponse à la lettre du ministre la CSTB a souligné qu'elle tient à la satisfaction de toutes les revendications des travailleurs de tous les secteurs contenues dans la plate forme revendicative déposée sur la table du gouvernement à l'occasion du 1er mai 2020 .Mais que pour cette session, pour éviter le dilatoire habituel, il fallait commencer par les trois principales revendications qui intéressent tous les travailleurs et qui sont les suivantes :
1- La levée des mesures de radiation contre tous les agents de l'Etat arbitrairement radiés depuis 2016 à ce jour.
2- La libération des responsables syndicaux arbitrairement emprisonnés depuis 2019 à ce jour et la fin des poursuites judiciaires et administratives contre d'autres.
3- Le relèvement de la valeur du point indiciaire et l' augmentation du SMIG ; les deux, à hauteur de 50% au moins et la hiérarchisation des salaires.
Le SG KASSA a fait remarquer que ces trois points, selon lui, ne transparaissaient pas dans l'ordre du jour annoncé par le Président et qu'il ne sait pas à quoi ça sert d'avoir demandé aux organisations de proposer des points à débattre si on sait que ces derniers ne seront pas pris en compte, étant entendu que le gouvernement avait déjà reçu la plate-forme revendicative de la CSTB.
Le Président Abdoulaye Bio TCHANÉ, visiblement agacé par la démonstration du SG KASSA, à un moment donné, a voulu lui arracher la parole. Mais le SG a protesté vigoureusement avant de poursuivre et d'achever son intervention en montrant qu'on ne négocie pas sous pression. On négocie pas en refusant d'accorder la parole aux représentants des travailleurs.
A sa suite, le Président de la commission a maintenu l'ordre du jour retenu par le Gouvernement.
Ainsi, le premier point est abordé et la parole a été donnée aux ministres en charge de l'éducation ou leurs représentants. Du primaire, au supérieur en passant par le secondaire, comme d'habitude, tout est prêt pour que la rentrée se déroule bien. Dans ce tout est prêt, rien n'est dit sur les enseignants pré-insérés, rien sur la satisfaction de leurs revendications. Sur l'insistance du SG KASSA et d'autres SG pour que leurs conditions s'améliorent et qu'on les recrute, le gouvernement n'a pas bougé. C'est le statut quo .
Le ministre KAKPO Mahougnon en charge de l'enseignement secondaire de la formation technique et professionnelle, répondant aux questions des SG qui voulaient comprendre pourquoi le gouvernement veut recruter 60 élèves professeurs certifiés à former à l'extérieur alors qu'il existe déjà des centaines de professeurs certifiés formés dans nos écoles normales qu'on pouvait recruter et les envoyer pour un recyclage à l'étranger , le ministre KAKPO Mahougnon répond en substance que les professeurs de l'enseignement technique et professionnel formés au Bénin brillent par leur incompétence notoire et insinue ainsi que leurs formateurs aussi sont incompétents. Pour tenter de convaincre son auditoire, le ministre donne l'exemple des enseignants de l'enseignement technique et professionnel, titulaire du CAPET dans nos Écoles Normales Supérieures qui seraient incapables de démarrer des tracteurs. En un mot , tous ces jeunes de l'enseignement technique qui ont été formés dans nos écoles normales ne serviront plus à rien. Il faut recruter d'autres à aller former à l'extérieur du pays.
Quant au ministre de la santé, pour ce qui le concerne, il a déclaré que tous les dispositifs pour lutter contre la propagation de la pandémie de la COVID-19 sont pris. Chaque agent de santé dans le public a au moins 02 masques par jour. C'est avec dédain et mépris insupportables pour les travailleurs que certains ministres s'adressent aux responsables syndicaux avec qui on ne veut pas négocier.
Voyez vous mêmes et appréciez. Avec ces comportements de vouloir semer la terreur sur les responsables syndicaux à l'ouverture d'une session de négociation les travailleurs doivent comprendre qu'ils doivent rester vigilants, déterminés et mobilisés pour que leurs revendications trouvent de solutions.
Ainsi, a pris fin la première journée. Le Président donne rendez-vous à un jour de la semaine prochaine pour poursuivre les points suivants inscrits à l'ordre du jour retenus par le Gouvernement.
Camarades travailleurs, comme vous le voyez, c'est l'arrogance au sommet de l'Etat face à nos problèmes non résolus et à notre misère quotidienne. Nous devons, en conséquence nous lever car de mémoire d'homme dans notre pays, nous n'avions jamais rien obtenu de consistant sans les luttes.
Cotonou, le 11 Septembre 2020
Pour la CSTB,
Mathurine SOSSOUKPÈ, SGA/CSTB.