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Cotonou, le 11 janvier 2017
DISCOURS D’OUVERTURE DU PREMIER CCN DE L’ANNEE 2017
Camarades membres du Secrétariat Permanent ;
Camarades, membres du Comité Confédéral National ;
Camarades !
L’année 2016 s’est éteinte sur des notes douloureuses pour les peuples, les travailleurs et les jeunes de notre pays.
Mais dans le même temps 2016 a connu des actes de bravoure couronnés de succès avec en toile de fond la résistance permanente des travailleurs et de nos peuples face aux dérives des gouvernements successifs.
La tenue de ce CCN me donne l’occasion de vous féliciter pour la compréhension univoque que nous avons eue lors des évènements importants et décisifs de la vie de notre organisation commune : la CSTB.
J’aimerais tout particulièrement vous saluer et vous féliciter pour l’unité de vue et d’action que nous avons eue lors de la cérémonie de signature de la charte centrale gouvernement et patronnât privé.
En effet, votre confédération, notre commune organisation syndicale combative et révolutionnaire a, par ma voix, réservé sa signature pour cette charte.
Deux mois seulement plus tard, nous avons été confortés par la violation flagrante de la même charte présentée auparavant comme la solution à tous nos maux et signée à grande pompe, par le gouvernement et les autres confédérations.
Nous devons rappeler ici à tous les travailleurs et à tout le peuple que nous avons gagné bien des victoires sans aucune charte par le passé. Le PAS, l’avancement au mérite, le rappel de nos arriérés de salaire, le paiement à l’indice réel et la nécessité du recrutement au détriment du dégraissage de la fonction publique ont été obtenues par des luttes opiniâtres et non pas par une quelconque charte.
Soyez en donc félicités. Les tenants d’une charte doivent savoir que celle-ci est désormais morte et qu’il faut célébrer son requiem.
Le mouvement syndical et ouvrier est désormais à la croisée des chemins au Bénin. La CSTB doit rester forte et vigilante, mais ferme en restant à l’avant-garde du combat ouvrier pour l’émancipation de notre peuple.
Mon souhait pour cette année 2017 est le renforcement de notre cohésion pour faire face aux graves défis posés par le nouveau gouvernement dit de la rupture. Nous devons aussi souhaiter une bonne et heureuse année 2017 au peuple béninois tout entier et espérer que par un grand sursaut patriotique il se lève enfin et réalise le prodige de sa propre prise en charge : La révolution.
Chers camarades,
Notre session se tient sous le thème « A ce tournant précis du combat des travailleurs et de nos peuples, quelles leçons pour l’avenir ?
Et quelle gouvernance exiger pour satisfaire nos intérêts ? »
Camarades !
Nous avions analysé la situation politique et sociale de notre pays, nous avions conclu qu’il fallait résister à YAYI et sa gouvernance. Il nous fallait voir les formes de lutte que notre peuple mettait en avant. Nous en avons tenu compte et nous nous sommes battus à fond.
YAYI a été défait mais très vite s’était placé devant nous un obstacle immense et plus dangereux : la recolonisation de notre pays par la France.
Puisque c’était par le biais des élections qu’on devait agir, nous devions trouver les mots d’ordre appropriés et les formes de campagne pour défaire les tenants de la recolonisation. Lionel ZINSOU qui nous ferait vraiment mal en nous couvrant de honte au plan Africain et international devrait échouer à ces élections.
La bataille a été rude et nous voici aujourd’hui avec M. Patrice TALON comme Président.
Depuis son installation, nous sommes confrontés à nouveau aux dures réalités de gouvernance autocratique faite de violation des libertés de licenciement tout azimut, de création de lignes et de zones rouges.
Depuis quelques jours, les populations notamment celles de Cotonou et de nos grandes villes subissent des tracasseries policières dues aux déguerpissements imposés par le gouvernement sous couvert de rendre les villes propres et modernes.
Les citoyens installés aux bords des trottoirs pour le petit commerce sont sommés de quitter les lieux et d’aller chercher fortune ailleurs, on ne sait où.
Les femmes de marché quant à elles sont sommées de déguerpir de leur marché pratiqué depuis près de cinquante (50) ans sans autres solutions plausibles.
A compter du 02 janvier dernier, la chasse a commencé à Cotonou. Le Préfet TOBOULA en tête et avec une foule de policiers, de gendarmes et autres agents secrets, Caterpillar et autres engins démolisseurs au point, le débarquement a commencé. Tous sont entrés en action contre les pauvres tailleurs, coiffeurs, vendeuses et vendeurs de divers, serveurs des cafétérias, soudeurs et vulcanisateurs, etc. Chacun se dépêchant pour préserver le peu d’instruments précieux à conserver. Tout est sens dessus dessous. Quel gâchis de maison, de bâtiments, d’édifices ou d’infrastructures démolis !!!
Résultats : face à la force de l’arbitraire, les masses ont tout simplement reculé. Certains ont même aidé à démolir les bâtiments pour limiter les dégâts. Après tout cela nous voici face à la faim puisque, les entreprises des masses, les formations économiques communément appelées petites et moyennes entreprises sont désormais détruites.
La faim est là, coriace et impitoyable. Que faire ? Les pauvres crient, gémissent et appellent au secours.
La CSTB interpelle alors le gouvernement de Monsieur Patrice TALON et dit :
De grands voleurs de domaines publics sont agglutinés au sein du gouvernement et ailleurs dans le pays. Il faut leur arracher les domaines volés à l’Etat (domaines publics comme ceux réservés aux loisirs, à la jeunesse, au sport de même que les parcelles morcelées et vendues qui bouchent les exutoires de l’eau, etc.etc). Il faut reloger les pauvres gens dans le cadre de la construction de nouveaux marchés, de nouvelles cités commerciales.
Les scandales financiers restent non résolus et polluent l’atmosphère. Est-ce que nous allons laisser sans solution l’affaire CENSAD, l’affaire ICC service, l’affaire DANGNIVO, l’affaire Maria Gléta, l’affaire des machines agricoles, le PPEA II etc. etc.
Il faut serrer les auteurs de ces scandales, les coincer, les faire débourser pour faire souffler un peu les pauvres.
La CSTB vous exhorte tous à ne pas lâcher prise face à la violation de nos libertés engagée et poursuivie par TOBOULA et ses pairs.
On en a vu pire, résistons et exigeons la satisfaction de nos besoins pour mieux produire et mieux vivre.
Vis-à-vis des travailleurs salariés ce qui a préoccupé le Président de la République dès son arrivée au pouvoir, c’est la signature de la charte que nous avons refusé de signer au temps de YAYI. Nous avons prévenu les travailleurs du danger qui nous guettait. Ça n’a pas raté ; après la signature, le gouvernement de Patrice TALON a eu un chèque à blanc et s’est mis à violer allègrement le contenu.
S’il en était encore besoin disons qu’une charte violée sur un champ de combat est une charte morte. Quel est l’état de nos revendications aujourd’hui depuis l’arrivée de Patrice TALON, les travailleurs n’ont pas trouvé le bout du tunnel.
Au développement rural plusieurs structures sont rayées de la carte du ministère : ONS, ONASA etc. etc. Quel sort est réservé aux travailleurs de ces structures ? Seul le gouvernement peut nous en parler.
Les travailleurs du ministère de la Justice et ministères connexes réclament des primes, se sont mis en grève sans suite. Les travailleurs de la Santé ont maille à partie avec leur ministère. Ils peinent, organisent des mouvements divers et le gouvernement garde un mutisme pensant les avoir à l’usure.
Les travailleurs du ministère des Finances sont en grève depuis des mois. Les travailleurs de l’Homel se battent et réclament une meilleure gestion de leur hôpital sans suite favorable.
A l’enseignement des réformes sortent du couvent sans consultation avec qui que ce soit et en les imposant à tous les usagers de l’école. Tout le monde doit subir et subir toutes les injonctions du pouvoir.
Au ministère des Affaires Etrangères rien n’est reluisant.
Mesdames, Messieurs, Camarades !
Nous arrivons à un tournant où nous devons tirer les leçons importantes du mouvement ouvrier de ces dernières années.
- la fermeté dans l’action ;
- la suite dans les idées ;
- la liaison avec les revendications des travailleurs et des peuples ;
- s’abstenir de se ridiculiser devant le gouvernement et dans les médias aux fins d’aller jusqu’au bout dans les combats. Telles sont les leçons à tirer de nos actions communes ces dernières années.
Nous ne devons pas oublier que la lutte contre la corruption passe par l’élection et la révocabilité des Directeurs et chefs service. S’il reste encore quelque chose à réclamer à Patrice TALON, c’est la tenue des états généraux pour clarifier le visage politique et social et donner encore quelque crédit à la rupture.
Courages ! Combats ! Je vous remercie.
Je déclare ouverts les travaux du CCN.
Le Secrétaire Général Confédéral
Paul Essè IKO.-