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Le vendredi 22 décembre 2017, le chef de l’Etat était à l’Hémicycle à Porto-Novo pour son traditionnel discours sur l’état de la Nation. A la fin de son message, nombreux sont les Béninois qui ont exprimé leur «grande déception» sur les réseaux sociaux. Ils ont l'impression d'avoir écouté un président de la République qui se croit toujours en campagne électorale : Une vraie histoire de fée à dormir debout en cette veille de Noël. «Sommes-nous au temps des contes européens de Noël de Grimm?», s’est demandé un ancien député sous le couvert de l’anonymat. «Une maison à bâtir en 5 ans, mais dont la fondation prend deux ans et demi, soit la moitié du mandat, s'apparente à une tour de Babel ou une maison dont les poteaux menaceront la nappe phréatique», a-t-il fait observer. Comme pour dire que le chef de l’Etat a passé son temps à «séduire et à mystifier» ses compatriotes.
Le Bénin a un réel problème de crédibilité et de crédit. Crédibilité, parce que le Bénin ne rassure plus les investisseurs étrangers et nationaux. Conséquence, dans le budget 2018, alors que le Bénin a une économie fiscale potentiellement exposée aux chocs endogènes et exogènes, le gouvernement s'engage à financer les investisseurs sur ressources propres. C'est un choix ruineux aux résultats désastreux comme les financements PPP et les emprunts obligataires. Un problème de crédit, parce le peuple souffre. Il ne croit plus à la Rupture, ni n'arrive à serrer la ceinture. Il en résulte une baisse de la consommation qui affaiblit à son tour la croissance économique. La solution pour sortir de l'impasse réside dans le financement pour booster la consommation et l'instauration d'une gouvernance transparente débarrassée de tout calcul partisan ou politique. Mais devant ce tableau très critique, aucune solution juste et durable. La navigation à vue et les incantations se poursuivent.
Personne ne demande au chef de l'État, lorsqu'on parle du social, de distribuer de l'argent aux populations. On attend de lui qu'il cesse de combattre les pauvres. Il doit plutôt combattre la pauvreté en créant d'emplois au lieu d'en supprimer. L’état de la Nation est catastrophique. Aucun résultat. Par contre en matière de suppression d'emplois et de casses des étalages, boutiques et ateliers des plus pauvres, le résultat est net et clair. N'eut été la salvatrice et courageuse intervention de la dame d'Allada, maman Yannick, l'évangélisation sur le PAG allait se poursuivre. Nous sommes encore dans le populisme autrement mené.
L'administration sera à partir de juin 2018 et ce, jusqu'à 2021 en baisse de régime du fait des élections qui se succèdent. Le gouvernement risque d'avoir moins de temps pour continuer ses interminables études sur le PAG. «Regardez le nombre de gens qui vous sollicitent aujourd'hui. La gouvernance actuelle accentue la pauvreté et multiplie le nombre de pauvres. Les gens souffrent sérieusement. Et nous qui avons encore un salaire, à cause des multiples cas sociaux à assister, n'arrivons plus à rien réaliser. L'argent du pays circule véritablement entre quelques mains peu généreuses et impitoyables. Du coup, le pays est plombé et vit au rythme de la récession. C'est cela le vrai état de la nation en 2017», témoigne un agent du ministère de l’économie et des finances, qui a requis l’anonymat. «Nous sommes avec un Président de la République qui est dans le discours de séduction permanente. On renonce au droit d'enregistrement sur les transactions foncières et aux droits de douane sur l'importation de camions neufs mais on traque les poches des pauvres pour le paiement de la vignette. Le chef de l'État sent venir une forte coalition de mécontents contre son régime. C'est pourquoi, il fait le Ravip et sème la terreur partout», a-t-il souligné. «Les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient. 2018 sera certainement une année de grande misère et d’incertitude», prévient un professeur d’université.