Motion de protestation contre les atteintes graves aux libertés démocratiques et l’acharnement contre des adversaires politiques par le gouvernement de Patrice TALON en complicité avec le Parlement.

 

A Monsieur
Le Président de l’Assemblée Nationale

Le peuple béninois a plébiscité le candidat Patrice TALON au pouvoir contre le candidat de la recolonisation Lionel ZINSOU, dans l’espoir qu’il lui garantirait plus de liberté, de bien-être et d’épanouissement ; qu’il l’aiderait à mieux s’assumer et affirmer sa souveraineté vis-à-vis de l’extérieur, notamment de la France. Il espérait qu’il le sortirait du carcan du pacte colonial qui nie sa souveraineté et l’empêche de vivre heureux chez lui. Malheureusement, cet espoir s’est très tôt mué en désespoir et en désenchantement pour les travailleurs, la jeunesse dont les revendications restent sans solutions. Mais, le peuple qui a de plus en plus faim, se bat. En réponse à cette lutte, le Président Patrice TALON lui demande de serrer la ceinture. Pendant ce temps, lui et son clan s’empiffrent, s’accaparent des secteurs stratégiques et vitaux et pillent systématiquement tout. Dans ce cadre, il tente de réduire le peuple au silence, d’humilier et d’écraser tous ses fils, tous les démocrates, tous les combattants de proue comme Laurent METONGNON et consorts qui osent dire non à cette gouvernance scabreuse dans le cadre surtout du Font pour le Sursaut Patriotique (FSP).

Tout cela se passe, et nous pouvons l’affirmer haut et fort ici, avec la caution de l’Assemblée Nationale à travers sa dite majorité parlementaire que manipulent à sa guise le quarto Adrien HOUNGBEDJI, Bruno AMOUSSOU, Mathurin NAGO, Idji KOLAWOLE, Président et anciens Présidents de l’Assemblée Nationale contre la "minorité" représentative du peuple à laquelle ils font subir toutes sortes d’humiliations et de misères : le cas récent de l’Honorable Atao HINNOUHO est illustratif.
Considérant que le pouvoir de Patrice TALON viole allègrement les lois de la République : atteintes graves aux libertés démocratiques, institution de lignes rouges, interdictions des organisations estudiantines, des marches et autres sit-in, non respect des décisions de la Cour Constitutionnelle, brouillage des émissions des organes de radios et télévisions non conformistes, etc. ;
Considérant que cette gouvernance anti-populaire est caractérisée par l’obsession de Patrice TALON et de son clan de s’accaparer des secteurs vitaux du pays (port, coton, eau et électricité, santé, télécommunication, etc) ; et une gestion opaque et antipopulaire avec les marchés gré à gré, les privatisations ou liquidations des secteurs stratégiques du pays dont le dernier cas en date est le Port Autonome de Cotonou ;
Considérant que la conséquence de cette politique désastreuse et ravageuse est la ruine des activités des opérateurs économiques nationaux, la destruction du tissu économique et social à travers la ruine des petits commerçants des bords de rues, la mévente dans les marchés, la perte massive des emplois, l’augmentation du taux de chômage ;
Considérant que pour imposer cette gouvernance autocratique, de prédation et d’accaparement, le pouvoir de Patrice TALON recourt à la répression des responsables syndicaux comme c’est le cas de Patrice TREKPO, Secrétaire Général du syndicat des agents des eaux et forêts, de AKIYE, Secrétaire Général du SYNAPOLICE ;
Considérant que le gouvernement du Président Patrice TALON s’est lancé dans des attaques contre toutes les personnes qui prennent le devant des luttes contre cette politique anti-peuple et anti-travailleurs et attentatoire aux libertés démocratiques, allant jusqu’au montage de faux dossiers contre Laurent METONGNON et à la recherche de faux témoins à charge, au recrutement de magistrats à ordre pour le faire condamner ;
Considérant que par ces méthodes, le gouvernement de Patrice TALON veut faire ramener le pays à l’époque sombre du pouvoir autocratique de KEREKOU et du PRPB pour faire taire tous les travailleurs, la jeunesse, le peuple afin de s’accaparer paisiblement de tous les secteurs vitaux du pays;
Considérant que la mission essentielle de la Représentation Nationale est de légiférer et de contrôler l’action du gouvernement en prenant en compte l’intérêt majeur du peuple et du pays ;
Considérant que face à ces violations flagrantes, inacceptables et les atteintes aux piliers de notre démocratie ainsi qu’à la politique de pillage et d’accaparement des ressources du pays par Patrice TALON et son clan, l’Assemblée Nationale, à l’exception des députés de la "minorité" parlementaire, cautionne et accompagne le pouvoir prédateur en initiant et en votant des lois scélérates et liberticides,
Les participants à la présente manifestation dénoncent et condamnent la gouvernance autocratique, prédatrice, ruineuse, affameuse et dévastatrice du Président Patrice TALON et de son clan ainsi que la caution et l’accompagnement de la "majorité parlementaire", Par contre ils félicitent et encouragent les Honorables députés de la "minorité" parlementaire à poursuivre leur combat aux côtés du vaillant peuple du Bénin ;
Exigent :
- la libération de tous les détenus politiques en l’occurrence l’intrépide combattant Laurent METONGNON, Moussa ADEKOKE, Abdou Saliou YOUSSAO et leurs co-accusés ;
- l’arrêt des actes de harcèlement, d’acharnement et d’humiliation contre des adversaires politiques sous prétexte de lutte contre la corruption ;
- la fin des poursuites politiques contre TREKPO, AKIYE, etc. déguisées en poursuites disciplinaires, administratives et judiciaires ;
- la fin de l’impunité à travers le jugement et châtiment de tous les auteurs des crimes économiques et politiques, tels machines agricoles, Maria-gléta, Icc-services, mafia domaniale, affaire PPA II, siège de l’Assemblée Nationale, affaire maire de Porto-Novo, etc.;
- la fin de la fausse lutte contre la corruption menée actuellement par le pouvoir de TALON pour régler des comptes aux adversaires politiques ;
- la satisfaction immédiate des revendications de la jeunesse, des travailleurs et des peuples contenues dans la motion de grève de la CSTB actuellement en cours ;
- l’arrêt d’initiation et de vote de lois scélérates contre le peuple, sa jeunesse et les travailleurs ;
- enfin, la réunion des Etats Généraux ou d’assises nationales au plus tard le 31 Décembre 2017 afin de permettre aux filles et fils du pays de se rassoir pour définir les nouvelles règles de leur vivre ensemble.
En tout état de cause, le peuple béninois tiendra pour responsables le Président Patrice TALON et son gouvernement ainsi que les députés-cautions de la majorité parlementaire des déconvenues qui résulteraient de la non prise en compte de ces exigences non négociables du peuple.

Porto-Novo, le 13 Décembre 2017

Les Participants à la manifestation

 

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