ÉDITORAL
C’est déjà la fin de l’année 2024. À son début, il y a eu les bons vœux et souhaits du mieux et du meilleur que l’année précédente 2023. Mais, comme toujours et particulièrement depuis 2016, date de l’accession du président Patrice Athanase Guillaume Talon à la magistrature suprême de notre pays, le Bénin, le constat en cette fin d’année est le même qu’à la fin des années passées. Et toujours en pire. Aujourd’hui, et plus qu’avant, le pays est en crise et le peuple n’en peut plus. Faim et insécurité généralisées, crise politique, économique et quasi institutionnelle. Le peuple râle et suffoque.
Face à ce tableau catastrophique, à écouter le discours sur l’état de la Nation prononcé par le Président Patrice Talon, on se demande s’il parlait de notre pays le Bénin ou d’un pays imaginaire, tellement le décalage est grand par rapport aux réalités et souffrances que vivent les Béninoises et Béninois. De fait, pour lui, tout va bien dans leur Bénin, celui de son clan.
Aux appels de plusieurs couches sociales du pays et de la diaspora à conjurer la calamité qui frappe le pays, le président Talon répond par l’arrogance, le mépris et une fin de non recevoir. Il ne changera rien à son plan, celui de maintenir son pouvoir et son système de prédation du pays envers et contre tous. Et pour cela suivant sa maxime, il élargit sa base par des nominations et des désignations tous azimut. Car, on le sait, pour lui, « Ce qui permet à un président en exercice d’être réélu ; c’est sa capacité à soumettre tout le monde. Quand tous les députés sont à sa solde, quand tous les maires sont à sa solde, quand tous les élus locaux sont à solde, quand tous les commerçants le craignent et sont à sa solde, quand les partis politiques sont affaiblis et sont à sa solde, sa réélection est facile. Ce qui permet à un président d’être réélu ; avec assurance, ce qui assure la réélection d’un président, ce n’est pas son mandat, ce n’est pas sa performance, ce n’est pas son résultat, c’est la manière dont il tient les grands électeurs, c’est la manière dont il tient tout le monde ; c’est la manière dont personne n’est capable de lui tenir tête, d’être compétiteur contre lui. Quand vous n’avez pas de compétiteurs, vous avez beau être mauvais, vous serez réélu ».
Mais cela ne sauvera pas son pouvoir failli et son système. Car les populations, les paysans, les femmes, les travailleurs, les Rois et Dignitaires, la diaspora crient de plus en plus fort pour exiger la tenue immédiate d’une nouvelle conférence nationale pour asseoir les bases de la souveraineté réelle du pays comme le montrent les pays de l’AES avec leur retrait de la CEDEAO.
La Rédaction
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BENIN : DISCOURS SUR L’ÉTAT DE LA NATION
LE POUVOIR APATRIDE DE PATRICE TALON AFFICHE SON MÉPRIS POUR LES ATTENTES ET OPINIONS DES BÉNINOIS
A écouter le discours sur l’état de la Nation prononcé par le Président Patrice Talon, on se demande s’il parlait de notre pays le Bénin ou d’un pays imaginaire, tellement le décalage est grand par rapport aux réalités et souffrances que vivent les Béninoises et Béninois.
En effet, tous les observateurs avisés savent que le Bénin est plongé dans une crise multidimensionnelle, politique, économique et sociale, notamment depuis l’avènement du pouvoir de la rupture de Patrice Talon en 2016. Talon a méthodiquement installé un pouvoir de dictature autocratique au Bénin ; édité des lois scélérates et d’exclusion pour restreindre drastiquement les libertés démocratiques, les droits civiques, privant les citoyens du droit de désigner librement leurs dirigeants, mis en place une Cour d’exception appelée CRIET pour jeter en prison ses opposants et contraindre certains à l’exil. Il a pris le contrôle des secteurs vitaux de l’économie nationale par des privatisations sauvages des entreprises publiques, les licenciements massifs, la pratique d’attribution des marchés gré à gré au profit de son clan et des groupes ou monopoles étrangers. Il a vassalisé les institutions de la République et concentré entre ses mains, les pouvoirs exécutifs, législatif et judiciaire.
Le peuple béninois s’est retrouvé pris en otage par un pouvoir dictatorial qui le prive de tout. La résistance du peuple a commencé. De plus en plus des cris de détresse et des mouvements de protestations se multiplient contre la faim, la vie chère, les impôts et taxes iniques malgré les répressions et interdictions de manifester. Des voix s’élèvent contre l’insécurité généralisée et notamment contre la recrudescence des attaques terroristes qui endeuillent les familles dans le Nord du pays surtout. Ce dernier phénomène est apparu depuis que le Président Talon a livré notre pays aux autorités françaises qui utilisent notre territoire comme terre de repli des bases militaires françaises chassées des pays du Sahel (Mali Burkina Faso et Niger.) Les différentes couches sociales expriment de diverses manières leur ras-le- bol et leur rejet du pouvoir failli de Patrice Talon.
On assiste comme à une fin de règne. Les différentes forces politiques se cherchent et se positionnent. Talon, son pouvoir et son parti unique à double facettes (UPR et BR) entendent s’abriter derrière leur arsenal de lois et règlements, véritable machine de fraude et d’exclusion pour se maintenir et assurer la pérennité de leur système. L’opposition bourgeoise autour du parti « Les Démocrates » se met à la remorque de Talon et entretient des illusions électoralistes malgré les preuves apportées à plusieurs reprises par Talon qu’on ne peut pas défaire son système autocratique par les urnes. Enfin la Démocratie Révolutionnaire combat les illusions électoralistes ainsi que la gouvernance calamiteuse de Talon et présente une alternative avec un Programme clairement affiché. Les rumeurs de coups d’Etat se font également entendre.
La crise politique s’est accélérée ces derniers temps et a atteint le sommet de l’Etat avec l’affaire de tentative de coup d’Etat d’Olivier Boco contre son ami, complice, associé et souvent co-auteur des mauvais coups contre le peuple béninois. Que ces deux-là en viennent à s’accuser de tentative de coup d’Etat, voilà qui témoigne de la gravité de la crise et de faillite totale de la gouvernance de Patrice Talon. Un autre pouvoir est appelé.
Face à la gravité de la crise dans laquelle la gouvernance Talon a plongé notre pays, le positionnement des différentes forces politiques candidates au pouvoir ne suffit pas pour relever les défis de l’heure. C’est pourquoi le CCDB estime que la seule voie raisonnable qui puisse conduire à un véritable changement dans notre pays est celle que proposait depuis longtemps le Parti Communiste du Bénin - PCB et que propose aujourd’hui le Front Patriotique dans sa Lettre Ouverte au Président Talon en date du 11 décembre 2024, signée du Coordonnateur Général Laurent METONGNON et du 2e Coordonnateur Ali HOUDOU à savoir : « LA NECESSITE DE REUNIR UNE NOUVELLE CONFERENCE NATIONALE POUR SE DONNER DE NOUVELLES REGLES DE VIVRE ENSEMBLE, DEMOCRATIQUE ET PATRIOTIQUE »
Dans ces conditions, le discours sur l’Etat de la nation du Président Patrice Talon en date du 20 décembre 2024 montre avant tout le fossé qui sépare le dirigeant Patrice Talon du peuple qu’il est censé représenté et gouverné. Il s’est délivré une autosatisfaction fondée sur le soutien que lui apportent ses maîtres extérieurs. Or tout le monde sait que ces maîtres extérieurs, entendez les puissances étrangères et leur agences financières (Banque Mondiale et FMI) n’ont rien à faire des conditions d’existence et des intérêts des populations. Talon a affiché un mépris teinté d’arrogance pour les attentes et opinions du peuple béninois. Sa préoccupation se résume dans la déclaration suivante :
« Le Bénin, notre pays, a trouvé son chemin et cela est irréversible, peu importe l’opinion et le souhait des nostalgiques en quête d’un retour à notre passé honteux… Aucun compromis politique à notre développement ne sera concédé, pour plaire à qui que ce soit ou pour satisfaire un quelconque consensus politique. »
IL est tout aussi affligeant de constater que le Président Talon n’a adressé aucun mot de compassion aux familles des soldats tués par les terroristes. Pas un mot d’hommage à ces fils du Bénin morts pour la défense de la Patrie les armes à la main. Pourtant il y a eu trois militaires tués et quatre autres blessés à Matéri (Parc Pendjari) le 9 décembre 2024. Deux jeunes militaires ont perdu la vie le 2 novembre 2024 à Tourou, Commune de Parakou.
Quelle honte !
Par son manque d’humanité, par ces propos, Patrice Talon ne prend pas la mesure de la gravité de la situation du pays. Le peuple béninois par ses combats le ramènera à la dure réalité.
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Nominations et désignations tous azimuts pour sauver la Rupture
Le camp de la Démocratie révolutionnaire, du patriotisme et de la souveraineté, ne cesse de le répéter et de le crier haut et fort. « Les voies électorales pour la restauration de la démocratie au Bénin sont irrémédiablement fermées ».
Pour preuves, toutes les élections, communales, législatives et présidentielles, organisées à ce jour par le pouvoir de la Rupture ont toujours été, directement ou indirectement, de simples désignations et nominations qui nient royalement la souveraineté populaire, celle de l’élection libre et transparente, par les populations, de leurs responsables à tous les niveaux. Et tout ceci en application systématique de la maxime du président Patrice Guillaume Athanase Talon selon laquelle : Dans les pays comme le nôtre, ce qui permet à un président d’être réélu, ce n’est pas son bilan ni les résultats de son mandat, mais c’est sa capacité à soumettre tout le monde ; à mettre à sa solde les députés, les maires, les conseillers, les commerçants, les syndicats, les institutions et structures de l’État. C’est ce qu’il fait depuis 2016, année de son accession à la magistrature suprême de notre pays, le Bénin.
C’est ce qu’il continue de faire pour la survie de son pouvoir en déconfiture face à un peuple de plus en plus désillusionné. Ainsi doivent être comprises les nominations tous azimuts des chefs de villages et quartiers de ville par ses partis siamois, UBR et UPR et le parti satellite FCBE pour leur soumission pour les sales besognes à la base ; des 119 serviteurs au Conseil économique et social, quatre fois plus que les mandatures antérieures ; des 12 ministres-conseillers. Tout pour sauver et pérenniser son pouvoir de prédation avec un mépris toujours souverain des souffrances et des cris à la famine et à l’insécurité généralisée des populations.
Mais quoi que fasse et fera Patrice Talon, rien ne sauvera son pouvoir apatride failli. Il sera balayé avec son système par le cyclone de l’histoire ; chassé par le peuple comme il l’avait fait, le 11 décembre 1989, pour la dictature de KÉRÉKOU-PRPB, malgré le maillage complet du pays par celle-ci avec des structures d’embrigadement et de caporalisation à tous les niveaux, les services de délation et mouchardage partout, les milliers de limiers des services renseignements, l’armée, la police et la gendarmerie.
Et une Nouvelle Conférence Nationale souveraine sera tenue.
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CEDEAO : Sommet d’Abuja, le sommet de la fin ?
Le 15 décembre 2024 s’est réunie dans la ville d’Abuja, en République Fédérale du Nigeria, la session ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO. En tout cas, ce qu’il en reste. Seulement six chefs d’État y ont assisté. Le président du Bénin, Patrice Talon, n’y était pas.
Des principaux points à l’ordre du jour, à savoir la monnaie “ECO”, la Force d’attente et le retrait communiqué des pays de l’Alliance des États du Sahel qui prendra effet en janvier 2025, c’est ce dernier qui retenait l’attention de tous les observateurs, des peuples de cette Confédération, de tous les peuples d’Afrique et surtout de tous les patriotes panafricains. Car la messe semble bien dite.
À la lecture du communiqué final, on peut noter que s’il y a une constance qui caractérise les gouverneurs à peau noire que sont les dirigeants africains des néocolonies françaises que sont les pays africains enclos de la France impériale, qui obéissent au doigt et à l’oeil à l’Élysée, c’est non seulement le non-respect des règles du jeu quand elles sont contraires à leurs intérêts et à ceux de leurs maîtres impérialistes, mais aussi, le changement des règles du jeu, pendant le jeu, toujours pour les mêmes raisons. Cela dans chaque pays et d’ailleurs au niveau de toutes les structures qui sous-tendent le système impérialiste mondial de prédation.
C’est donc sans surprise que ce qui retient le plus l’attention à la fin de cette 66è session ordinaire des chefs d’état et de gouvernements est, sans conteste, la décision unilatérale de prolonger le délai de retrait effectif des pays de l’AES de six mois additionnels. Mais la réponse des pays de la Confédération « Alliances des États du Sahel » - AES, est claire, ferme et non équivoque : leur décision est irréversible et prend effet dès le 29 janvier 2025 en respect et conformément aux textes en vigueur au niveau de la CEDEAO.
Cette affirmation forte des pays de l’AES est le fruit de leur vraie souveraineté maintenant acquise après le bris effectif des chaînes de servitude dans lesquelles la France continuait de les maintenir avec son pacte néocolonial maintenant bien connu et contre lequel toute la jeunesse africaine, consciente, dénonce et combat vent debout. C’est la voie résolument à suivre par tous les autres pays du pré-carré français d’Afrique et par tout pays africain : Souveraineté totale et patriotisme.
Tout aussi déconnecté des réalités des peuples est le maintien du lancement de la nouvelle monnaie de singe, l’“ECO” en lieu et place de l’ancienne, le “Franc CFA”, décriée et définitivement battue par les dénonciations et les luttes des patriotes panafricains. Cette nouvelle monnaie, connue et dénoncée comme une opération de sabotage de la monnaie indépendante “ECO”, pensée et dessinée par la CEDEAO, connaîtra, nul doute, le même sort que l’actuel “Franc CFA”.
La CEDEAO est définitivement déconnectée de ses peuples.
Vivement l’Afrique des peuples pour et dans l’intérêt de l’Afrique et des peuples qui y vivent.
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LIBERTE DE PRODUIRE ET DE VENDRE POUR LES PRODUCTEURS AGRICOLES DU BENIN
Au cours de leurs activités de production agricole, les paysans du Bénin sont confrontés à d’énormes difficultés que leur impose le gouvernement de Patrice Talon en plus de ce qu’il fait subir aux Béninois en général. Les agriculteurs sont poussés à bout et sont arrivés à la limite de l’acceptable. Ils disent stop, ça suffit ! Face à ses difficultés, la Fédération Nationale des Unions des Producteurs Agricoles (Fé.N.U.P.A.) s’est réunie en Assemblée Générale Extraordinaire (AGE) à Parakou le vendredi 13 décembre 2024. À l’issue de cette assemblée, « un appel pressant » a été lancé à tous les producteurs agricoles et au peuple en général à se mobiliser pour dire non à l’injustice.
En effet :
On se souvient que dans le cas de la filière coton, le producteur était transformé en ouvrier à domicile à qui le patron de SODECO (Patrice Talon) fournit semence, engrais (dont il récupère le prix à la vente). La société de Talon était imposée comme unique acheteur du coton au prix fixé par le gouvernement Talon. Lésés par ce système, les producteurs de coton ont progressivement délaissé la filière coton pour s’adonner à la production de soja et de l’anacarde (acajou). Mécontent, Talon poursuit les producteurs dans cette nouvelle filière dont il a flairé la rentabilité et multiplie les tracasseries pour s’imposer comme unique acheteur du soja produit au Bénin au prix fixé par son gouvernement.
Outre les circulaires d’interdiction d’exporter, d’aller vendre son soja par voie terrestre, le gouvernement entrave la circulation des biens et des personnes avec les pays voisins. Le prix du kilo de soja étant fixé à 170 F par Talon alors qu’au Togo voisin le même kg est à 400 F, le producteur n’est pas libre d’aller vendre son produit à un prix plus rémunérateur. À cette mesure d’interdiction de vente à prix rémunérateur vient s’ajouter celle de la fiche de convoyage du produit du champ à la maison. Le paysan est, dans ces conditions, traité comme un esclave qu’on prive de sa liberté de produire et de vendre sa production pour son propre compte. C’est une véritable déclaration de guerre aux producteurs agricoles. Tel est le contexte de la traque du paysan producteur de soja sans oublier le déploiement d’énormes moyens en hommes et en matériel pour la répression.
C’est avec grande admiration que la diaspora béninoise a accueilli l’information de la réunion de l’Assemblée Générale Extraordinaire de la Fé.N.U.P.A. et du contenu de son appel à tous les paysans producteurs de toutes catégories et au peuple pour la suppression immédiate de la fiche de convoyage, la fermeture des tranchées et la levée des barrages de pierre aux frontières ainsi que la fin de toutes les entraves et tracasseries contre les paysans.
Tous les agriculteurs et en particulier, les agriculteurs des produits de rente tel le coton, le soja et l’anacarde ont les droits de produire et de vendre leurs produits partout où les prix sont plus rémunérateurs, pour une meilleure rentabilité de leurs productions et pour une amélioration de leurs conditions de vie. Les tracasseries administratives, politiques, douanières et policières doivent cesser. En tout cas, la diaspora béninoise soutient les agriculteurs dans leurs luttes pour ces fins.