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Editorial
Le 11 décembre 1989, il y a de cela 35 ans, le peuple béninois, par une insurrection populaire au Bénin, avait mis fin à la dictature autocratique de Mathieu Kérékou et enterré définitivement sa Loi Fondamentale, sa Constitution autocratique. Ce qui en fait une date historique pour le pays. Une date qui marqua la fin de près de deux décennies de dictature militaire brutale avec son lot de pillage des ressources du pays, de morts, de disparus, de victimes diverses dont beaucoup pleurent encore car jamais reconnues et dédommagées. Les assassins et les tortionnaires demeurent toujours impunis à la faveur d’une loi d’amnistie prise par le chef dictateur après le renversement de son pouvoir. Mais le peuple béninois et ses intrépides leaders patriotes se souviennent toujours. À jamais. Et appellent à la justice.
Des dates mémorables en ce mois de décembre, il y a aussi celle de ce 1er jour du mois, il y a 80 ans quand l’armée coloniale française massacra froidement leurs compagnons d’arme africains avec qui elle venait de gagner la guerre contre l’armée hitlérienne qui occupait toute la France. Ces victimes d’actes de barbarie et de sauvagerie ne sont et ne seront jamais oubliées.
La France continue toujours de garder secrets les documents relatifs à ces assassinats, fermant ainsi les yeux sur son passé et rusant avec ses propres principes. Des comportements dignes d’une société en déliquescence. Ses reconnaissances à doses homéopathiques sont de véritables tortures à la mémoire des victimes et de leurs descendants qui continuent d’exiger vérité, justice et réparations.
Justice aux victimes !
C’est aussi l’engagement électoral pris par le parti Les Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité (PASTEF) à abroger la loi d’amnistie prise en faveur des bourreaux des tueries de fin de règne de Macky Sall. Alors que se pose toujours la question de la souveraineté des peuples encore sous domination. Une question à résoudre.
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Le 11 décembre !
Le 11 décembre est une date historique pour tous au Bénin. Mais, à chacun son 11 décembre. Il y a ceux et celles qui célèbrent le 11 décembre 1990 et d’autres, le 11 décembre 1989.
Ici, nous crions : Vive le 11 décembre 1989 !
Et pour cause !
C’est le 11 décembre 1989 qui a permis le 11 décembre 1990. C’est le Jour sans lequel il n’y aurait JAMAIS le 11 décembre 1990. Car le 11 décembre 1989, c'est le jour où une insurrection populaire au Bénin, a mis fin à la dictature autocratique de Mathieu Kérékou et enterré définitivement sa Loi Fondamentale (Constitution).
Une dictature qui avait terrorisé et martyrisé durant des décennies tout un peuple, tout un pays. Musèlement, caporalisation, embrigadement, arrestations arbitraires, emprisonnements, tortures, exil, clandestinité, assassinats, morts, pillage économique et bradage du pays. C’était le lot quotidien du peuple jusqu’au 11 décembre 1989. La dictature autocratique de KÉRÉKOU-PRBB battue le 11 décembre 1989, les semi-libertés ont vu le jour ce jour-là jusqu’à l’instauration de la nouvelle dictature autocratique de Talon qui les a encore mis dans les fers.
Ça, il ne faut JAMAIS l’oublier.
HONNÊTETÉ oblige et l’impose à jamais.
Célébrons alors le combat insurrectionnel victorieux du peuple béninois renversant une dictature autocratique le 11 décembre 1989 !
Et pour le nouveau combat en cours pour le renversement de la nouvelle dictature autocratique de Talon, le peuple béninois, pour l’avoir fait une fois, a la capacité, l’expérience et les connaissances pour vaincre la nouvelle autocratie.
Foi en le peuple !
VIVE LE 11 DÉCEMBRE 1989 !
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Communiqué de presse
L’ODHP dénonce l’interdiction de réunion à Ouénou et les dérives arbitraires récurrentes sous le pouvoir de Talon.
Le 1er décembre dernier, une réunion publique du parti Les Démocrates (à la Maison des jeunes de Ouénou dans la Commune de N’Dali) a été interdite par une irruption d’éléments de la police dans les locaux où se tenait la réunion. Ces éléments ont organisé la dispersion violente des participants parmi lesquels des députés.
Mais cela n’a pas suffi. Même lorsque la réunion a été déplacée dans un lieu clos (un domicile privé), ils ne se sont pas abstenus d’agir en violation des libertés constitutionnelles. Tout cela s’est opéré sous la direction opérationnelle du Commissaire de police de l’Arrondissement de Ouénou.
Cela est extrêmement grave et l’ODHP dénonce vivement cette nouvelle dérive liberticide inacceptable. L’ODHP observe que ces crimes contre les libertés et le droit à la vie se répètent trop ces derniers temps. Déjà le 1er mai 2024, c’est le DGPR Soumaïla YAYA en personne qui conduisant un détachement de la police a donné l’ordre de tirer sur les travailleurs lors de la marche appelée par la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (CSTB). Le 21 novembre 2024, le meeting des travailleurs contre le dialogue social sans issue a été interdit par un déploiement de forces de polices au ministère de la fonction publique. Et le même jour, ce meeting redirigé à la Bourse du Travail, la Maison des travailleurs a été envahie par les policiers sous la direction du Commissaire central de Cotonou, Dah-Lokonon. Et ce n’est pas tout.
Lorsqu’on ajoute à ces dérives liberticides inadmissibles du reste, les assassinats crapuleux ou tuéries comme il en a été à Parakou avec le jeune étudiant Fayçal ou à Madécali (Malanville) avec les paysans et cela sous la conduite ou la protection de commissaires de police, il y a de quoi s’inquiéter suffisamment. Car, il ne s’agit pas de policiers subalternes mais d’officiers de police et surtout de hauts gradés en charge de commandement administratif d’agents sous leurs ordres.
On se souvient que l’année dernière, lors d’une rencontre des plus hauts responsables du parti Les Démocrates avec le Président Talon, ils ont dénoncé les violations de liberté de réunion par des maires. Et le Président a reconnu ces forfaits en leur demandant de le saisir si de telles atteintes intervenaient encore. Voilà qui en dit long !
Nous faisons tous ces rappels pour dire que la situation d’insécurité pour les citoyens sur leur vie et sur les libertés fondamentales interpelle le Président de la République et son Gouvernement, les préfets et les maires, la hiérarchie policière et les autres puisqu’il est fait état à plusieurs reprises de cas de douaniers qui tirent aveuglément sur nos concitoyens. Toutes choses qui poussent nos compatriotes à la riposte en toute légitimité, en toute légitime défense pour utiliser le jargon juridique. Ce sont ces diverses autorités depuis le Chef suprême des armées qui sont les donneurs d’ordre en premier ressort avant que suivent les exécutants, elles et eux tous au mépris de la vie et des droits protégés.
C’est dire alors que les citoyens béninois ont le droit de veiller au respect du droit à la vie, du droit à la sécurité des personnes et des biens et par conséquent se constituer en officiers de veille citoyenne et poursuivent leur mobilisation et riposte contre les crimes qui se répètent afin que cesse la barbarie de la répression aveugle, des interdictions de réunions ou de manifestations pacifiques, ou encore de simples contrôles routiers allant jusqu’à la suppression des vies humaines dans notre pays. La liberté n’a pas de prix ; la vie humaine n’a pas de prix ! Elles sont sacrées et protégées !
Alors,
HALTE AUX DERIVES LIBERTICIDES CONTRE LES DROITS PROTEGES (VIE HUMAINE, PRESSE, OPINION, REUNIONS, MANIFESTATIONS PACIFIQUES, ETC.)
Cotonou, le 6 décembre 2024
Le Bureau Exécutif National
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FRANCE : CHUTE DU GOUVERNEMENT BARNIER.
LA CRISE INSTITUTIONNELLE CONTINUE
Le mercredi 14 décembre 2024, l’Assemblée Nationale, la chambre basse du parlement français vote une motion de censure contre le premier ministre Michel Barnier et fait tomber le gouvernement. Cet évènement met au grand jour la profondeur de la crise politique devenue institutionnelle qui couvait en France depuis un certain temps.
Les dernières élections anticipées avaient mis le pays face au danger néofasciste dont il a une bonne conscience. S’en est suivi une mobilisation sans précédent de tout le peuple français avec ses immigrés, sa jeunesse en particulier pour barrer la route du pouvoir aux néofascistes. Le Nouveau Front Populaire (NFP) : la gauche populaire s’imposa dans les urnes. Mais méprisant ces résultats des élections législatives et contre toute attente et contre tous les us et coutumes de la Vè République et de la démocratie toujours vantée et imposée partout dans le monde, le Président de la République désigna avec l’aval du Rassemblement National (RN), Michel Barnier comme premier ministre, un représentant du parti qui a eu le score le plus bas aux dernières élections.
UN DENI DE DEMOCRATIE
Depuis le mois de juin 2024, la démocratie en France se porte très mal. C’est le déni de démocratie avec le refus de reconnaitre les résultats des urnes.
LA CRISE DE LA DEMOCRATIE REPRESENTATIVE S’APPROFONDIT
Si le malaise sur la démocratie représentative existait depuis un certain temps en France, c’est surtout pendant la campagne des présidentielles de 2017 que des interrogations sur l’éthique du personnel politique sous la Vè République ont relancé le débat. Les éléments du débat tournent autour d’une révision constitutionnelle voire une réforme encore plus profonde visant à davantage de démocratie directe et de participation des citoyens. Et ceux d’autant que les scrutins de 2017 se sont déroulés sur fond d’une crise de confiance qualifiée à l’époque d’historique entre les français et leur politique où le fonctionnement même du système démocratique sous la vè République est interpelé : absence de consultations des citoyens en dehors des élections et le développement insuffisant de contrôle parlementaire sur des décisions politiques monopolisées par le pouvoir politique sans oublier une Présidence toute puissante.
A TRAVERS LA CRISE POLITIQUE EN FRANCE, C’EST L’EXIGENCE DU RENFORCEMENT DE LA DEMOCRATIE QUI EST APPELEE.
Les revendications du peuple français sont claires : redonner plus de pouvoir au peuple par le renforcement de la démocratie directe. Les exigences d’une VIè Républiques sont à l’ordre du jour depuis 1970 et revient en force plus que jamais aujourd’hui. Dans la crise actuelle, une partie importante des français demandent la démission du Président de la République pour débloquer la situation. C’est cette démocratie contestée par le peuple français qu’on nous donne en exemple dans nos enclos français d’Afrique sous la surveillance de nos préfets à peau noire ? Non merci. Dans cette bataille, nous faisons confiance au peuple français pour aller jusqu’au bout de ses aspirations profondes.
LES LEGISLATIVES DE 2024 ONT REVEILLE UNE CONSCIENCE POLITIQUE QUI SOMMEILLAIT
Si la dissolution de l’assemblée nationale pouvait avoir un bénéfice pour la France, c’est qu’elle a réveillé chez les français toute catégorie confondue, une conscience politique qui sommeillait en eux. Et depuis la création du Nouveau Front Populaire, les adhésions au sein des différentes organisations politiques de gauche montent en flèche partout en France. Il s’agit du Nouveau Front Populaire en tête, du Parti socialiste et des écologistes. Le taux très élevé du parti d’extrême droite aux législatives jouait le rôle d’électrochoc mettant en mouvement la société française toute catégorie confondue qui induisait spontanément une mobilisation générale notamment la jeunesse pour faire barrage aux néofascistes. C’était un moment d’afflux de nouveaux militants pour les partis de gauche, une vague dans un contexte de crise politique qui amène les citoyens engagés, nouveaux ou plus anciens à réfléchir le militantisme d’aujourd’hui et de demain.
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Massacres de Thiaroye
Le 1er décembre dernier a été commémoré la date du 1er Décembre. Cette date rappelle en effet un évènement tragique, dramatique et inhumain.
1) Massacre de Thiaroye
Le 1er décembre 1944 est une date marquante dans l’existence des peuples d’Afrique et du monde.
Cette date se distingue par une sanglante tuerie perpétrée à Thiaroye au Sénégal sur des centaines de soldats africains, de simples paysans pour la plupart, contraints par le colonisateur français à aller combattre en Europe, pour libérer la France vaincue et occupée par par l’armée hitlérienne. Ces anciens soldats africains, de retour de front, demandaient le paiement des indemnités et salaires qui leur étaient dus. Ils avaient alors refusé d’accepter les dérisoires versements qui leur étaient proposés en lieu et place de la totalité des salaires qu’ils réclamaient. Ils étaient alors des milliers de soldats décidés, contre vents et marées, à faire valoir leurs droits. Les multiples tentatives d’intimidation et de menaces pour les faire fléchir furent vaines.
Crime de lèse-majesté de la France Impériale qui sera payé dans le sang.
Comme seule réponse aux justes revendications de ces anciens soldats, sans arme et sans défense, les autorités militaires coloniales d’alors ordonnèrent de les mitrailler. Une sauvagerie sans nom quand on y pense encore. Il y avait plus de 300 soldats africains abattus selon certaines sources. En tout cas, bien plus que la soixantaine toujours soutenue officiellement par la France qui maintient encore sous scellés plusieurs documents d’archives sur cette barbarie.
Cette tuerie d’Africains, hommes de rang de l’armée française fraîchement vainqueure de la guerre, est, elle-même, précédée d’une autre tuerie tout aussi inhumaine et barbare qui avait eu lieu sur le front de la guerre, quelques mois plus tôt.
2) Massacre de Chasselay
Un autre évènement, tout aussi sanglant, mérite d’être rappelé. Ainsi, en juin 1940, sous le regard coupable de Vichy, les Nazis avaient tiré à bout portant sur des soldats africains non armés à Chasselay au nord de Lyon par pur racisme. Les Nazis avaient pris le soin de séparer les soldats africains des autres soldats avant de commettre leur sale besogne. Les soldats africains furent simplement abattus à bout portant par les criminels Nazis. Les soldats africains tués se comptaient par milliers. Ils étaient plus de 1300 dénombrés sur près de 1800 soldats africains présents sur place.
3) Nous n’oublierons jamais toutes ces victimes
L’histoire humaine est remplie de ces massacres macabres. Se le rappeler, ne pas les oublier est un devoir mémoriel pour tous. Ni oubli, ni pardon pour les victimes. Il est simplement infamant, inhumain et inadmissible que 80 ans plus tard, la France persiste à garder secrets plusieurs pans des massacres de Thiaroye.
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SÉNÉGAL
L’abrogation d’une loi d’amnistie en débat.
Un débat doublement déjà engagé au Bénin.
À la fin de la première dictature de KÉRÉKOU-PRPB, des lois d’amnistie signées par le dictateur en chef, l’ancien président Mathieu Kérékou, avaient conduit à la libération de tous les détenus politiques d’alors qui, pour la plupart, n’avaient jamais été accusés d’aucun crime politique, économique, de sang ; ni n’avoir du reste jamais été jugés. Des personnes qui donc auraient dû être libérées purement et simplement. Le hic, c’est que ces lois d’amnistie incluaient les personnes notoirement auteures présumées de crimes. Des crimes politiques, économiques, de sang ; des tortionnaires bien connus par les victimes et les exécutants de crimes divers contre les populations et contre le pays tout entier.
Tout récemment sous la nouvelle dictature de Talon, des militaires ayant, tiré à balles réelles sur des citoyens avec morts de personne ainsi que leurs commanditaires ont étés amnistiés par le nouveau dictateur en chef alors que des dizaines de personnes croupissent encore dans les prisons pour avoir exercé seulement leurs droits civiques.
Le peuple béninois qui a payé tous les tributs de ces répressions, avec à leur tête les patriotes du pays, n’accepte toujours pas ces lois d’amnistie en faveur des criminels politiques, économiques et de sang. De là, à conclure et à poser la question de l’abrogation future de ces lois d’amnistie en faveur de ces criminels passés et à venir, est une évidence.
C’est d’ailleurs l’un des débats qui agitent la société sénégalaise aujourd’hui. En effet, Le parti Les Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité (PASTEF) qui vient de gagner largement les dernières élections anticipées dans le pays, avait fait la promesse d’abroger la loi d’amnistie mise en place par l’ancien président du Sénégal, Macky Sall, chassé du pouvoir par un soulèvement populaire réprimé sauvagement dans le sang par ses gouvernements successifs. Cette loi d’amnistie est en faveur des détenus politiques, mais aussi en sa propre faveur, en faveur des membres de ses gouvernements et surtout de tous les nervis et autres zélés qui ont violenté, torturé physiquement et psychologiquement, tué et assassiné des milliers de Sénégalais et Sénégalaises qui ne demandaient que le droit à la parole, à la réunion, d’association et de participation à la gestion démocratique et transparente de leur pays.
Au Bénin, ce débat qui n’est jamais clos depuis la chute de la dictature de KÉRÉKOU-PRPB, va certainement se raviver et s’amplifier à la fin de la nouvelle dictature de Talon.
Que faire de la loi d’amnistie déjà signée par Talon en faveur des militaires qui ont tiré à balles réelles sur les populations lors des évènements sanglants de 2019, 2021 et 2022 et leurs commanditaires ? Que faire d’une éventuelle probable loi d’amnistie en faveur de tous les crimes politiques, économiques et de sang sous la Rupture à la fin de ce régime ?
Faut-il continuer l’impunité qui perdure depuis 1990?
En d’autres mots, « peut-on construire un pays sur l’oubli, le pardon et l’impunité ?» comme se le demande le Bénino-canadien, Tochéhou Sosthène ADEOSSI, gestionnaire des projets communautaires, politiste et historien de formation, aujourd’hui enseignant au Canada et auteur de plusieurs ouvrages, dans une Tribune parue dans les éditions 2 & 3 de l’hebdomadaire digitale, L’ÉCHIQUIER POLITIQUE et qui après l’analyse du « cas du Dahomey d’hier et du Bénin d’aujourd’hui » conclut : « En somme, un pays ou une nation prospère est souvent celui qui parvient à reconnaître son passé, à rendre justice, et à promouvoir la réconciliation et le pardon de manière équilibrée et respectueuse de toutes les parties impliquées. » (SPN) en nous invitant à méditer sur les mots du Grand Aimé Césaire dans son “Discours sur le colonialisme” : « Une civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente. Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte. Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde ».
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De la Souveraineté des Nations
La question de la souveraineté des Nations ou de la Souveraineté nationale peut être posée et traitée sous deux angles.
Le premier : Qu’est-ce que la Souveraineté des Nations ?
Le second : Quelles sont les caractéristiques de la souveraineté ou comment se manifeste-elle ?
L’avantage du second angle d’analyse permet de balayer du coup les illusions apparentes liées aux symboles de souveraineté des nations à savoir les symboles purement ostentatoires comme les drapeaux, les hymnes et autres sceaux, des institutions fragiles calquées sur des modèles exogènes ignorant ou méprisant la marche historique de la culture et de l’organisation des nations concernées, bref la marche historique des nations et des peuples !
Toutefois, dans leur essence fondamentale, les deux angles reviennent à une même et seule question qui appelle une réponse fondamentale univoque : La réalité de la capacité tangible d’une nation à définir et conduire son destin sur tous les plans de la vie y compris le contrôle, la défense, la protection et la préservation du territoire et de ses ressources humaines et naturelles sur la durée de façon inaliénable et irrévocable.
Disons-le d’emblée au début de la réflexion pour fixer le débat : Puisque c’est l’Afrique qui nous interpelle ici, nous nous limitons à elle par l’illustration de faits internationaux factuels récents sur d’autres continents. Aussi, avouons-le simplement et sereinement avec candeur, les Etats Africains néocoloniaux disposent relativement des apparences de souveraineté avec des symboles ostentatoires en demeurant «liés» au sens physique « ligotés» avec des cordes visibles, territorialement par des bases militaires étrangères d’occupation et/ou la dépendance en équipements militaires de défense nationale, linguistiquement par des langues coloniales déclarées officielles pour l’éducation dite nationale et dans l’administration au mépris des langues nationales pourtant porteuses de valeurs, identités et savoirs féconds exceptionnels, économiquement par une balance commerciale déficitaire pour la production nationale et bénéficiaire pour les économies de puissances étrangères par l’importation de produits manufacturés des empires coloniaux et de nouveaux impérialistes, financièrement par le maintien des monnaies coloniales en particulier pour les pays dits «francophones»; et au sens abstrait avec des cordes invisibles mentalement, culturellement, intellectuellement à travers une éducation exogène héritière de la colonisation et de ses démons aliénants, et sur le plan religieux. La liste n’est pas exhaustive. Le seul domaine qui semble échapper en apparence à cet anachronisme peut-être par instinct de survie à cette privation forcée de tout mouvement de pensée authentiquement nationale est la forme spirituelle d’existence des individus et des communautés Africaines.
La question de la Souveraineté étant fondamentale pour toute nation, elle présente un défi colossal à quiconque prétend la traiter en une ou deux pages d’article liminaire. Appesentons nous plutôt sur la question de l’heure en Afrique, en particulier de l’Ouest et du Centre concernant la présence des bases armées militaires étrangères d’occupation.
A ce niveau-ci, la conscience historique et la mémoire des Héros nationaux du Bénin face aux dirigeants actuels nous éclairent.
À commencer par le serment de Dada Gbêhanzin aux envoyés du Général colonisateur français Dodds à la célèbre et historique place de Goho (lieu de rendez-vous ou de rencontre en Fongbé) dans la capitale historique Agbomê du Royaume du Danxomê:
« Je n’accepterai jamais de signer aucun traité susceptible d’aliéner la terre de mes aïeux !»
La leçon de fidélité à la Terre nationale, la Patrie plus que le territoire selon Dada Gbêhanzin est significative sans autres explications.
Bio Guerra, de son vrai nom Gbaasi N’Guerra, grand et noble prince wassangari du village Gbaasi dans la partie septentrionale du Bénin a péri au prix du refus de se soumettre et céder la Terre des ancêtres face aux envahisseurs français.
Alors les dirigeants du Bénin actuel sont-ils dignes de l’histoire de ce grand et héroïque pays?
S’ils l’étaient réellement comment peuvent-ils concevoir en toute conscience, admettre et accepter sans mort dans l’Ame l’installation de bases militaires clandestines du colonisateur français sur les Terres de Dada Gbêhanzin, du Noble Prince Gbaasi N’Guerra ?
Si l’ambition et l’objectif à peine voilés des dirigeants actuels de l’héroïque pays, le Bénin sont l’assurance de leur protection par des bases et cantonnements militaires armés de l’ancienne puissance coloniale, alors ils devraient être édifiés par les récents évènements de lâchage du dirigeant syrien par ses alliés traditionnels que sont la Russie et l’Iran ainsi que le forcing du Président élu des Etats Unis qui sans avoir pris fonction pousse déjà le dirigeant ukrainien à engager des négociations sans conditions avec la Russie car il est résolu à arrêter le soutien militaire de son pays à l’Ukraine.
Rassurons-nous !
Il est connu dans l’histoire que les dirigeants peuvent trahir leur nation et leur peuple, mais les peuples finissent toujours par retrouver la force et la flamme inextinguibles des Héros morts pour la patrie et l’honneur, en rétablissant par des luttes patriotiques résolues les lois de la sacralité du territoire et mieux encore de la Terre nourricière nationale comme actes et instruments juridiques et législatifs suprêmes de souveraineté.
Le temps de l’honneur appartient toujours aux peuples pétris de conscience historique et celui du déshonneur toujours aux dirigeants ayant renoncé à l’histoire et à la fidélité à la patrie !
À nous citoyens et citoyennes d’être aux cotés de nos peuples pour la poursuite des luttes multiformes de reconquête de la souveraineté nationale pour les Libertés publiques et privées individuelles et collectives. Les cas du Sénégal et du Tchad qui ont décidé de chasser les troupes d’occupation de l’ancien colonisateur en témoignent !
Par Tovignon
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